1918 Avant Maginot, un bunker Français

Je vous fais découvrir une casemate française de 1918 pour mitrailleuses.
Cet ouvrage me fait penser à une casemate de la Ligne Maginot qui sera construite 15 ans plus tard.
Dans ce secteur, français et allemand vont se retrancher. En matière d'abri, les pratiques de l'armée française différent par rapport aux Allemands. Les abris réalisés en bois et en terre, plus rapide à construire, ont été privilégiés par rapport au béton.
Ici, le béton sera massivement utilisé qu'à partir de 1917.
Mais au début de la guerre, l'armée française était dans l'offensive afin de reconquérir les territoires occupés d’Alsace et de Lorraine. Dans cette optique, construire des abris en durs était inconcevable. Les abris comme d'ailleurs les tranchées étaient construits par les fantassins avec les moyens du bord, des pierres ramassées sur place et du bois prélevé en forêts.
L'armée française a créé dans le Sundgau, en plus de la première ligne, trois autres lignes de défense barrant la route vers la place forte de Belfort.
la ligne "C" était formée des forts et des ouvrages de Belfort.
La ligne "B" incluait les forts de la ceinture extérieure de Belfort
La ligne A encore en avant était constituée de tranchées, d’abris et bunkers.
L'armée française édifia entre la première ligne (en contact avec les Allemands) et la ligne "A" de nombreux ouvrages en béton constitué de casemate construites par les cimentiers.
C’est le 10 août 1917 que furent créée par le groupement des armées de l'est (GAE) sept compagnies de cimentiers. Le rôle de ces compagnies était la construction d'abris et de casemates de combats. Chaque compagnie était constituée d'un capitaine, de nombreux officiers et sous-officiers et de 110 cimentiers de profession, de 24 charpentiers, 12 forgerons et de 40 soldats de profession diverse soit un total de 216 hommes. Pour mener à bien sa mission chaque compagnie disposait de deux camions automobiles, de six camions autobennes, de quatre fourgons, de dix-huit tombereaux, de huit tonneaux à eau, de deux side-cars et de deux kilomètres de voies avec wagonnets. Y était également affectée une troupe de 400 auxiliaires.
Chaque compagnie devait être capable (sauf en cas d'intempéries) de construire huit abris par mois. Chaque casemate pour mitrailleuse avec abri pour les servants, nécessitait 600 tonnes de matériaux. Ces compagnies de cimentiers sont à l'origine des premières casemates standardisées de l’armée française. L’expérience de ses constructions servira 15 ans plus tard à la construction des casemates de la ligne Maginot.
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