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11 novembre. Commémoration de l’armistice qui a mis fin à une boucherie à grande échelle, celle qui devrait être la Der des Ders. Quelle meilleure date pour sortir ce montage de prises de vues réalisées en visitant le fort de Loncin fin de l’été passé ? Le 15 août 1914, vers 17 heures 30, après avoir été bombardé pendant 8 jours, le fort est frappé au cœur par un obus de 420 mm : une de ses poudrières explose et ensevelit d’un seul coup 350 des 550 soldats de sa garnison. Mais ceux qui restent tiendront jusqu’au bout et ne se rendront jamais. Le fort aura tenu 12 jours, le temps de laisser l’armée française se regrouper pour endiguer enfin l’avancée éclair des troupes allemandes sur la Marne Impossible de dégager ces tonnes de décombres de béton : quasi tous ceux qui seront touchés par l’explosion de la poudrière y resteront ensevelis. Ces ruines seront donc un cimetière militaire. Explosions, masses de gravats, victimes. C’étaient des soldats, ce seront donc des héros. Mais l’invasion allemande de ce mois d’août 1914 fera aussi des martyrs : les quelque 5.000 victimes civiles délibérées de la rage allemande, suspectées de cacher des francs-tireurs. Pour répandre la terreur, l’armée du Reich rasa aussi en Wallonie plus de 15.000 habitations. La Der des Ders ? Après l’apocalypse de 39-45, puisse la guerre à l’Est de l’Ukraine ne pas devenir le détonateur d’une troisième mondiale ! Les martyrs ... Difficile de ne pas penser à l’enfer qu’est devenu la bande de Gaza, où dans un camp, les héros se mêlent aux martyrs, empêchant toute bataille rangée. Pour un combattant du Hamas qui tombe, combien d’hommes et plus encore de femmes et d’enfants innocents succombent ? « Héros », « martyrs » : ... des mots, mis sur des morts pour lénifier la tragédie en lui donnant des atours héroïques. Tous, avant tout, des victimes. Et d’un côté comme de l’autre, tant et tant d’innocents qui ne la demandaient pas, la guerre ! « Génocide » : un mot, sur lequel on pinaille beaucoup à propos de Gaza. Mais la querelle n’est-elle pas indécente quand, parce que les faits ne rentrent pas dans la définition stricte de ce mot, en leur refusant cette définition extrême, on esquiverait bien à quel point ce massacre de masse est si épouvantable qu’il fait précisément penser à un génocide ? Si ce n’en est pas un en théorie, dans les faits, ce n’en est pas loin. Maudits soient les ultras du Maccabi Tel-Aviv pour leurs ignobles provocations antipalestiniennes, tout récemment à Amsterdam. Pas moins maudits soient ceux qui, pour s’en venger, se sont mis à leur niveau en se livrant à un massif passage à tabac. Homo sapiens demens est capable du meilleur comme du pire, mais il faut souvent peu du pire, hélas ! pour effacer le meilleur. Pourquoi faut-il que nos identités soient si souvent atrocement meurtrières ? Quand donc pourra-t-on enfin dire : c’était « la Der des Ders » ?