(Vidéo) Michel Butor à propos du Nouveau roman

(Vidéo) Michel Butor à propos du Nouveau roman dans Temps et Oeuvre pour la télévision belge (1958)

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2:34 chez Nathalie Sarraute, il y a un effort pour capter ce qui est antérieur aux paroles que prononcent les gens. Sous la conversation la plus banale, elle montre qu'il y a tout un monde psychologique et que la parole qu'on prononce au quotidien repose sur toute sorte de complexité. Alain robbe grillet lui, au lieu d'essayer de chercher ce qu'il y a au fond d'un personnage, au lieu d'avoir une analyse en profondeur de ce que c'est qu'un personnage, il va jusqu'à presque supprimer les personnages pour décrire la situation des corps à l'intérieur d'un espace qui est décrit autant que possible de façon géometrique.

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5:48 il y a une description phénoménologique chez Butor. Les objets ne sont pas vus comme des objets indépendant d'une conscience. Ces objets sont toujours des objets regardés et regardés d'une certaine façon. C'est par la façon dont les objets sont vus que les personnages vont être décrits. Ils sont vus, ou remémorés, ou imaginés. Il y a toute sorte de mode dans la conscience générale que l'on essaye de decrire ainsi.

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8:10 Il y a chez Francis Ponge un sens de la présence des objets, une tendresse pour la matière, pour la façon dont les objets se présentent à nous. La présence d'une table est en même temps la présence de tout un monde culturel et la présence de tout une civilisation.

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9:45 Les objets, le décor, les petits événements déterminent le déclenchement de cette transformation (celle du protagoniste). Si ces petits événements peuvent déclencher cela, c'est parce que la décision même du personnage était déjà minée. C'est-à-dire qu'à l'intérieur de la personnalité du personnage, il y a une fissure et s'il y a cette fissure c'est parce que ce personnage a une certaine situation à l'intérieur d'une historique qui est très complexe, pleine de difficultés et de contradictions.

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11:35 l'emploi du vous est la solution d'un problème technique : il fallait que les choses soient racontés du point de vue d'un personnage et pourtant Butor ne pouvait pas employer le "Je" car il voulait décrire la prise de conscience d'un personnage. Il fallait donc qu'il décrive les pensées du personnage antérieurement, au moment où il est capable de dire "Je" - il fallait quelque chose entre la première et la troisième personne.