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Poème de Constantine :
il me manque
ces morceaux de pins secs
qui craquent sous les doigts
s'effritent
dans ma paume
et laissent une marque
brune
là où aurait dû se trouver ta bouche
comme un alignement
sur les lignes
que tu m'as appris à deviner
il a suffi
de trente couronnes
posées sur le rebord du lit
en équilibre
entrelacées
épines
peau
corps
épines
j'ai dû toutes les essayer
avant
triomphalement
de pouvoir pleurer avec la tienne
savoir comment elle s'est construite
en voguant
entre les recoins de mon angoisse
ramenée
de cette découverte
tu es celui
qui a éclairé
cette enfance de l'urgence
des maisons que l'on a quittées
sans les mots
qu'on aurait eu besoin d'entendre
l'errance semblable
à celle de mes parents
qui n'ont jamais réussi
à me retrouver
en te parlant
je me suis questionné
serais-je capable d'aimer
sans cette condition
qu'est l'urgence de vouloir se perdre
en l'autre
poser
pas à pas
les étapes qui te montreront
l'accès à mes histoires d'adultes
celles qui désirent
qui découvrent
et qui savent se cacher
dans ma fatigue
j'ai cette impression
de faire semblant de vivre
à des moments où mon corps
croit m'aider
et me fait me regarder
au dehors de moi
comme on coucherait un mourant
avec attention
et en faisant semblant de l'avoir vu
je redoute ces moments
je redoute de te les partager
d'inclure
celui qui m'a fait aimer ce corps
je garde en moi
ce papier sur lequel est écrit
comme un trésor
les lettres de ton prénom
il est possible d'en faire quelque chose
de déverrouiller
ta richesse
et la faire lire à d'autres
de l'ajouter
aux prénoms si rares
qui m'ont connus
et qui me rappellent
que le mien
a le droit d'exister
parfois je me rassure
en pensant qu'il est possible
de faire cohabiter
à la fois
ma honte
et ce que tu y mets
pour la faire vivre
sans vraiment m'apercevoir
que je reviens au monde
en t'emportant avec moi
--nque
ces morceaux de pins secs
qui craquent sous les doigts
s'effritent
dans ma paume
et laissent une marque
brune
là où aurait dû se trouver ta bouche
comme un alignement
sur les lignes
que tu m'as appris à deviner
il a suffi
de trente couronnes
posées sur le rebord du lit
en équilibre
entrelacées
épines
peau
corps
épines
j'ai dû toutes les essayer
avant
triomphalement
de pouvoir pleurer avec la tienne
savoir comment elle s'est construite
en voguant
entre les recoins de mon angoisse
ramenée
de cette découverte
tu es celui
qui a éclairé
cette enfance de l'urgence
des maisons que l'on a quittées
sans les mots
qu'on aurait eu besoin d'entendre
l'errance semblable
à celle de mes parents
qui n'ont jamais réussi
à me retrouver
en te parlant
je me suis questionné
serais-je capable d'aimer
sans cette condition
qu'est l'urgence de vouloir se perdre
en l'autre
poser
pas à pas
les étapes qui te montreront
l'accès à mes histoires d'adultes
celles qui désirent
qui découvrent
et qui savent se cacher
dans ma fatigue
j'ai cette impression
de faire semblant de vivre
à des moments où mon corps
croit m'aider
et me fait me regarder
au dehors de moi
comme on coucherait un mourant
avec attention
et en faisant semblant de l'avoir vu
je redoute ces moments
je redoute de te les partager
d'inclure
celui qui m'a fait aimer ce corps
je garde en moi
ce papier sur lequel est écrit
comme un trésor
les lettres de ton prénom
il est possible d'en faire quelque chose
de déverrouiller
ta richesse
et la faire lire à d'autres
de l'ajouter
aux prénoms si rares
qui m'ont connus
et qui me rappellent
que le mien
a le droit d'exister
parfois je me rassure
en pensant qu'il est possible
de faire cohabiter
à la fois
ma honte
et ce que tu y mets
pour la faire vivre
sans vraiment m'apercevoir
que je reviens au monde
en t'emportant avec moi