Conférence des archives de la Lozère - Les bibliothèques populaires des écoles publiques, 1860-1890

En cette rentrée 2023, les archives départementales vous invitaient à assister, le jeudi 19 octobre 2023, à 18h, à la salle des fêtes du Conseil départemental, 4 rue de la Rovère à Mende, à la conférence intitulée : « Plus de lecteurs que de livres ». Les bibliothèques populaires des écoles publiques en Lozère, 1860-1890. Elle était animée par Pierre Grimal, lecteur et chercheur assidu des Archives de la Lozère.
Synopsis : Dans les années 1860, l'instruction primaire publique, déjà dotée d'une bonne base en Lozère, développe deux projets auxiliaires : les cours pour adultes et les petites bibliothèques.
Deux conditions doivent néanmoins être réunies pour permettre le développement de ces bibliothèques :
la levée d'une censure étouffante (en vigueur de juin 1848 à 1862 environ),
un bon niveau d'alphabétisation général.
L'état de l'instruction en Lozère au moment du lancement de ces deux œuvres complémentaires est nuancé : forte implantation des écoles, mais enseignement parfois médiocre, dans de mauvais locaux…
Vers 1865, les cours d'adultes et les progrès de l'instruction initiale propulsent la Lozère à de bons niveaux en comparaison nationale. La féminisation des cours d'adultes en Lozère est même exceptionnelle, mais pour les bibliothèques, il faut attendre les années 1880 pour voir un développement des bibliothèques animées par les institutrices. Les défis de ces bibliothèques sont importants : le très grand nombre d'écoles et l'absence de systèmes d'échange et de circulation d'ouvrages (sauf exception) ne permettent pas une offre quantitativement suffisante et renouvelée. L'offre des collections reste judicieuse et variée (romans, ouvrages pratiques, historiques, exotiques...). On sent toutefois une tension entre une volonté de moralisation et de conditionnement (culte de l'héroïsme, patriotisme) et un courant davantage sensible au libre développement de l'enfant.
L’auteur nous montrait ainsi comment les bibliothèques des écoles dans la seconde moitié du XIXe siècle ont été un grand projet oublié, important à la fois pour la modernisation sociale et culturelle et pour l'affirmation de la nation.