Présentation de la Ville Histoire de la ville : II- L'antiquité: La ville du Kef apparaît pour la première fois, à la fin du IIIe av. J.-C., sous le nom de Cirta. Chirt signifie se consacrer au service religieux*. L’occultation de l’aleph initial étant fréquente en Occident phénicien, à l’exemple d’Azama devenu Zama, a-chirta s’est transformé probablement en chirta. Chirta, étant en rapport étroit avec le sens de sanctuaire et de sacerdoce consacrés à Achtar, traduit vraisemblablement un théonyme. Située en plein cœur de la Numidie traditionnelle : le Regnum Numidiae, limitrophe du territoire côtier carthaginois, Cirta devait s’illustrer comme ville temple dédiée à une déesse-mère. Cirta fut, dés l'époque numide déjà, une ville-temple et un centre de pèlerinage au milieu d'une large amphictyonie, celle des Kirtesii et de la fédération des villes cirtésiennes (Vaga, Lares, Zama, Vatari ?). Cette organisation territoriale autochtone survivra plus tard, à l'époque romaine, sous la forme d'une pertica avec ses différentes pagii et castellae (Aubuzza, Castellum..., Ucubi). Cirta regia, capitale du Regnum numidiae Ayant essuyé une première défaite aux côtés de ses alliés carthaginois en avril 203 dans les grandes plaines situées entre Utique et Carthage, Syphax rentra à Cirta. Sur les insistances de Sophonibe il décida de lever une nouvelle armée et de s’opposer à l’envahissement de ses frontières orientales par Massinissa, soutenu par Laelius, lieutenant de Scipion. La bataille s’engagea sur les bords d’un cours d’eau, vraisemblablement celui de oued Tessa situé à 24 km. à l’est du Kef, elle se termina par une seconde défaite de Syphax et par sa capture. Très impatient d’occuper Cirta et de saisir Sophonisbe, Massinissa précéda Laelius ; la ville ferma ses portes, Massinissa mit le siège tout autour de la ville et établit des garnisons devant chaque porte, à la présentation de Syphax emprisonné la ville ouvrit ses portes et Massinissa courut s’emparer du palais de ce dernier et de sa femme Sophonisbe. Ville massaesyle conquise grâce au concours des armées romaines Cirta fût laissé à Massinissa qui en fit également sa résidence. Débarqué en Afrique Hannibal, rallié par les partisans de Syphax et les ennemies massyles de Massinissa, tenta en 202 de marcher sur Cirta et d’en chasser ce dernier, il fut intercepté au niveau de Zama, non loin de Cirta, par Scipion rejoint à la veille par Massinissa Ce n'est qu'après la défaite d'Hannibal à Zama et le traité de 201 que Massinissa, reconnu par Rome comme roi de la Numidie, s'empara des riches terres à blé du nord de la Massaesylie. Le traité de 200 entre Rome et Vermina, fils de Syphax, tout en reconnaissant des frontières aux Massaesyles, semble les refouler et les contenir vers le sud-ouest du pays, moins riche, le pouvoir territorial de ces derniers disparaîtra, plus tard, après la destruction de Carthage . Les Anciens la qualifiaient de ville splendide, elle accueillait une importante colonie grecque et italique, généralement des lettrés, des architectes et des négociants en blé. On signalait dans Cirta regia, à l’époque de Syphax, des palais et des fortifications. Echue à Adherbal, après la mort de son père Micipsa en 118 av. J.-C., Cirta fut assiégée et investie par Jugurtha en 112 av. J.-C., elle se rendit aux Romains en 108 av. J.-C., qui établirent, non loin, un camp permanent pour mener leur guerre contre Jugurtha, retiré dans le Sud. Colonia Julia Cirta et Sicca Veneria romaines: Cirta était occupée en 46 av. J.-C. par Sittius, l’allié de César, lors de sa guerre d’Afrique contre les Pompéens ; elle avait dû être confiée dans un premier temps à Sittius jusqu’à la mort de ce dernier en 44 av. J.-C. avant qu’elle ne soit annexée, dans un second temps, à l’Africa Nova avec le reste de la Numidie indépendante de Juba. La ville était érigée, probablement du temps de Lépide en 40 av. J.-C., en colonie julienne : Colonia Julia Cirta, suite à un vœu de J. César. C’est aussi pour résoudre le statut ambigu des anciens compagnons de Sittius, que la colonie julienne de Cirta allait être scindée en deux, les Sittiens seront transférés plus à l’ouest : à Cirta (Constantine), alors que la colonie julienne mère de Cirta allait être renforcée par Auguste, entre 36 et 27 av. J.-C, par la déduction des nouveaux colons : les Siccensis : vraisemblablement des descendants de vétérans marianistes transplantés de l’Est et des vétérans de J. César, fraîchement démobilisés. Ces colons, comme ceux de Cirta-Constantine, devaient être classés dans la tribu romaine de Quirina. Pour mieux distinguer les deux colonies, notre ville devait porter, dés lors, le nom de Sicca et garder néanmoins, suite à ce renouvellement de la colonie, son ancien nom accolé du qualificatif nova (Cirta Nova). Il n’est pas exclu que Cirta Sicca, dont le territoire initial devait s’étendre sur une très vaste superficie, n’était pas, pour un temps, le siège du légat de la Numidie proconsulaire avant la création du Diocèse d’Hippone à la fin du IIe siècle ap. J-C. La ville sera plus connue sous le nom officiel de Colonia Julia Veneria Cirta Nova Sicca. On y distingue entre l’ordo des Siccenses civil et les Venerii religieux (colonia Siccensium et Veneris). Le nom de Cirta fut toutefois utilisé dans les milieux autochtones jusqu’au IVe. Sicca est signalée par la plupart des sources géographiques et chorographiques anciennes comme dans : Pline, Ptolémée, l’Itinéraire d’Antonin et la Table de Peutinger, elle est au centre d’un important carrefour routier, c’est la plus importante station sur la voie qui relie Carthage à Cirta (Constantine). La ville avait dû connaître notamment une importante production artistique, particulièrement dans l’art de la mosaïque. La multiplicité des thermes, les jeux de cirque, les représentations théâtrales, dont certaines sont données en langue grecque, l’animation de la vie économique, politique et religieuse laissent deviner une cité prospère et vivante. Cirta Sicca, devenue creuset romano-africain, donnait à l’empire romain une brillante élite et d’illustres personnages politiques, littéraires, scientifiques, tels que les Aquila, Q.Iulius (IIe), chevalier de l’ordre équestre en Germanie, en Pannonie Supérieure et en Judée, et son frère I. Fidus (IIe), épistratège en Thebaïde et en Dacie Inférieure et C. Iilius Aquilinus (IIe), chevalier romain également, P.L. Papirianus (IIe) procurateur de l’Empereur M. Aurèle, célèbre par son legs au conseil municipal de la ville, les Laberii, magistrats à Thubursicu Numidarum, M. Tuticius (Eutychius)(IIe), précepteur de Latin de M. Aurèle et procurateur des biens de l’empereur dans la région, Nepotianus (IIIe), citoyen de Sicca Veneria, occupait la première chaire romaine de rhétorique latine avec un traitement de 100.000 sesterces, il est qualifié de procurator centenarius primae cathedrae. Macrobius (Ve) est philosophe et gouverneur de Carthage et de l’Espagne, Caelius Aurelianus (Ve), médecin bien connu du monde antique. Le vieux temple d’Ashtar, célèbre par son confrérisme féminin, était converti, du temps des Juliens, en temple de Vénus, dirigé par un collège des Venerii, il était, vraisemblablement, rénové au IIe, du temps d’Hadrien. Le temple de Vénus restait en activité jusqu’au début du IVe s. et continuait à bénéficier de soins particuliers de la part du curateur de la ville Valerius Romanus, avant d’être sérieusement concurrencé par l’église. La ville avait dû connaître au milieu du IIIe d’importants troubles, dont la révolte d’Aradion, tué et honoré par le futur empereur Probus non loin de la ville, où il devait lui élever un important mausolée. Sicca devait servir, notamment, du temps de Gallien (253-268) et des fameux trente empereurs usurpateurs, à la malheureuse aventure de l’imperator africain Celsus (265), qui était destitué et massacré, après une semaine, par les citoyens et la garnison de la ville, restés fidèles à la légalité. Sicca chrétienne: C’est à partir du IIIe que la ville était signalée comme le centre d’un important évêché, elle a eut toutefois son martyr, l’évêque Castus (255), son église connut ses heures de gloire grâce à d’autres évêques célèbres tels que Patrice (348), Fortunatianus (407), Paulus le donatiste (411), Urbanus (429), Paulus (481), Felix le Vandale (Ve), Candidus (VIIe). Arnobe, natif de la ville, ardent défenseur de la foi chrétienne, enseignait à Sicca, du temps de Dioclétien, à la fin du IIIe, la rhétorique, parmi ses élèves il y avait le fameux Lactance. Saint Augustin y animait la vie monastique. C’est à la fin du IVe qu’on construisait sur les vestiges du Capitole païen l’importante église de saint Pierre. A l’époque des Vandales, Sicca, devenu fief de l’arianisme, était un lieu de déportation de plus de quatre milles Catholiques persécutés par Hunéric, saint Fulgence tentait, plus tard, d’y fonder un ordre mais sans succès. A l’époque byzantine la ville était dotée d’édifices religieux et d’ouvrages de fortification qui en font l’une des plus importantes places du pays pour surveiller les grands axes et contrer les mouvements de résistance maures. Son nom Sicca Veneria s’est transformé, à la fin de l’Antiquité classique, sous l’influence chrétienne d’une ville vénérée à une ville bénie Sikka Beneria, nom que les Arabes allaient hériter, transcrire et transmettre sous la forme de Chaqbanariya.
@بوشيطةبوشيطة-ل6ن3 жыл бұрын
💔💔
@amarbensalem44203 жыл бұрын
Constantine ville des sciences et cultures et connaissances, ville de l'Islam, de Salah Bey, de Abdelhamid Benbadis, ville seculaire de des lumieres radieuses et de l'epanouissement.