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Je parle souvent, lors de la présentation des artistes que nous recevons le matin ici sous la verrière, de transmission. Transmission de valeurs, d’émotion, de culture, de patrimoine à travers la musique. Chaque pays, chaque culture a ses propres références, mais au Brésil, on ne plaisante pas, même si on la danse, on la célèbre, on la fête, avec la Samba. La Samba, ce style musical qui définit à lui seul depuis des décennies l’identité même du peuple brésilien, une manière de chanter, danser, raconter le quotidien et l’histoire du Brésil et de ses racines africaines. « Samba » dont le nom vient d’ailleurs, comme un symbole, du terme « Semba » qui signifie « nombril » en Bantou, la langue des esclaves originaires d’Angola.
Alors, quand la Samba rencontre Criolo, celui qui est aujourd’hui considérée comme la plus importante figure de la musique actuelle au Brésil (et c’est tout simplement Caetano Veloso qui le proclame), cela ne peut qu’accoucher d’un disque absolument magistral.
Criolo, connu jusqu’à présent comme l’une des figures du hip-hop brésilien et plus précisément de São Paulo, a ressenti ce besoin, cette envie, mais surtout cette légitimité de pouvoir enfin, après trente ans de carrière, rendre hommage à la Samba, cette musique que sa maman chantait elle-même pour perpétuer la tradition de sa propre maman…
Et c’est lui qui en parle le mieux : « La samba c’est pas quand tu le veux, pas à l’heure où tu le veux. C’est quand ton cœur y est préparé » je crois que j’avais besoin de ressentir en moi le bon moment de pouvoir me permettre ce rêve. Parce que c’est très sérieux et très fort aussi, ce n’est pas rien ! La musique est quelque chose de très fort et la samba, c’est quelque chose de très particulier pour nous, pour tout notre peuple, notre ville, ma famille ». Et cette émotion se ressent de manière très puissante sur cet album Espiral de Ilusão, car cela ramène à l’instinct premier de Criolo…Ses premières connexion avec la musique brésilienne…un retour au commencement…
Criolo est avec nous dans une formation aussi inédite qu’unique accompagné d’Athila Gabriel au Cavaquinho.
Images : Nicolas Lartigue
Son : Juste Celeste Bragger
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