Dans l'Yonne, l’agrivoltaïsme pour s’adapter aux aléas climatiques

Ils sont près d’une cinquantaine d’agriculteurs à avoir fait le même constat sur leur territoire de l’Yonne en Bourgogne-Franche-Comté : l’agrivoltaïsme serait la meilleure solution pour atténuer les impacts des aléas climatiques qui les frappent de plus en plus fréquemment et précocement.
De l’idée à l’action, ces exploitants icaunais ont décidé il y a 2 ans de se regrouper en collectifs pour étudier la faisabilité et la pertinence de combiner productions agricole et énergétique sur leurs parcelles pour la plus part à faibles rendements.
À Arcy-sur-Cure, l'association des « Champs ensoleillés du Beugnon » regroupe 6 exploitants principalement céréaliers. Leur projet vise à embaucher un éleveur ovin et à tester des cultures nouvelles telles que la luzerne, les plantes à parfum aromatiques et médicinales (PPAM), les arbres truffiers. La prise en compte des enjeux environnementaux a conduit à réduire la surface du projet de 160 ha à 80 ha. Après avoir pris conseil auprès de la Fédération nationale ovine (FNO) et d'autres pairs, ils sont aujourd'hui accompagnés par un technicien ovin et la chambre d'agriculture pour finaliser les volets économiques, juridiques et écologiques du projet.
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À Blannay et Voutenay-sur-Cure, les 7 agriculteurs de l'association « Agribio Energies », voisins de parcelles, ont pour objectif de développer une agriculture biologique et de mettre en œuvre des cultures résilientes sur une surface de 90 ha. Leur projet intitulé « Les récoltes du soleil » se concentre sur des cultures basses en agriculture biologique : luzerne, soja, épeautre, lentille…
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Sur les communes de Arthonnay, Quincerot, Mélisey, Thorey, Trichey, Rugny et Quincerot, ils sont 15 à se retrouver au sein de l'association énergétique des Hauts-Plateaux de l’Yonne (EHPY) qui représente une surface mutualisée de 260 ha. Les projets étudiés concernent principalement la production de céréales bio, la culture de PPAM et l’élevage d’ovins... L'ambition est de commercialiser les productions sous une marque locale et de contribuer à la réflexion portée par l’intercommunalité qui a un projet de cuisine centrale.
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À Noyers, Censy et Annay-sur-Serein, les 12 membres de l'association des « Champs solaires nucériens » ont sélectionné après études une surface de 190 ha. Le projet agrivoltaïque vise à réintroduire de la polyculture-élevage (moutons et poules) et à diversifier les cultures (plantes aromatiques, truffières...) tout en donnant les moyens de s’installer à de jeunes agriculteurs. Dans le cadre de la concertation avec le public, une attention toute particulière est apportée au cadre patrimonial du projet voisin de la commune de Noyers-sur-Serein.
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À Précy-le-Sec, le collectif du même nom regroupe 11 exploitants. Sur leur zone de projet d’une surface de 110 ha, ils cherchent à diversifier l’activité pour gagner en résilience. La réflexion s’oriente en grande partie sur de l'élevage ovin.
Enfin, l'association agrivoltaïque de Grimault, à l’initiative du projet de ferme agrivoltaïque de Villiers-la-Grance, regroupe 11 agriculteurs sur une zone d'étude de 80 ha. Le projet est hybride : élevage ovin en pâturage tournant dynamique, production céréalière et culture de plantes aromatiques.
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Dénominateur commun à ces projets : ils sont tous situés dans ce qu’on appelle la « zone intermédiaire », espace géographique caractérisé par une forte exposition aux handicaps naturels comme le faible rendement des sols à la fois calcaire, caillouteux voire pierreux, et la pression accrue du dérèglement climatique sous toutes ses formes extrêmes (gel, grêle, intempéries excessives, sécheresse précoce, canicule record)…
Dans cette situation, la Chambre d’agriculture Yonne évoque une « agriculture de faible résilience au paroxysme des difficultés ».
« Au regard des contraintes naturelles qui caractérisent la zone intermédiaire, un rééquilibrage des aides doit intervenir afin de doter les exploitations de ladite zone d’un filet de sécurité en matière de modèle économique durable » précise aussi la chambre.
Régulièrement pénalisés par les sinistres climatiques successifs qui impactent directement le coût du système assurantiel des exploitations, les agriculteurs icaunois assument aujourd’hui pleinement leur choix d’expérimenter un nouveau filet de sécurité : l’agrivoltaïsme.
Objectif global de la stratégie agrivoltaïque des 6 collectifs de l’Yonne coconstruite en partenariat avec GLHD : consolider le modèle économique de leurs exploitations pour réduire l’impact des situations de calamités agricoles qui les frappent de plus en plus fréquemment et se donner les moyens pour se transformer et se diversifier afin de mieux valoriser leurs sols à faible potentiel.