De l'imaginaire du désert dans le Coran.

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[@fatnatemmar8874]

Merci pour les éclaircissements 🌷

[@noureddinetayk117]

Merci infiniment Madame ...

[@electronlibre5825]

_« Celui qui lit le Coran à la lumière de son terrain est frappé par l'importance qu'y occupe l'imaginaire du désert »_ Très juste. Et à ce titre, je déconseille le combo "a'baya + Nike Air"...

[@naposyb8470]

Un grand merci Mme Chabbi pour ce partage du savoir. De ce que j'ai compris les Mecquois n'étaient pas des navigateurs, cependant comment expliquez vous les quelques allusions coraniques au monde maritime ? (S17 V67, S31 V32, S45 V12,...)

[@jacqueline-chabbi]

Bonjour, C'est une chose d'avoir vue sur la mer, cela en est une autre de naviguer dessus. La Mekke est à 80 kms de la côte de la Mer Rouge. Les Mekkois avaient vue sur la mer quand ils se rendaient sur la côte. Les gens de la côte faisaient de la pêche côtière avec des petits voiliers d'où l'évocation des voiles des bateaux et les passages sur la "viande" lahm, consommable des poissons. Le Coran dit également que des joyaux, les perles, sortent de la mer. Cela renvoie à l'activité concrète de la pêche aux perles en bord de côte. Par contre la mer au large est vue comme un espace terrifiant dans lequel on ne s'aventure pas. Voyez le passage terrible de la mer avec les vagues monstrueuses de la sourate 24. Jacqueline Chabbi

[@naposyb8470]

@@jacqueline-chabbi Je vous remercie Mme Chabbi pour votre éclairage.

[@Shin69290]

70 km, ça doit bien faire une journée à dos de chameau. C'est un peu long pour faire ses courses. Quel intérêt peut avoir un établissement si compliqué à alimenter?

[@electronlibre5825]

L'eau.

[@jacqueline-chabbi]

Une étape caravanière avec chameaux chargés, c'est de 30 à 40 kms par jour pas plus et cela si c'est dans de bonnes conditions. Si on doit monter à 1800 m par l'ancienne piste à pic dont on connaît encore aujourd'hui le parcours, c'est plus de deux jours de marche aller et autant retour sans compter le séjour sur place et une étape intermédiaire, cela fait une bonne semaine. Actuellement il y a de La Mekke à Taëf une superbe route en lacets et au bas de la montée une cabine comme celle d'un petit téléphérique. Regardez les photos sur internet. De l'agriculture à La Mekke, il n'y en avait pas du tout et pas non plus à proximité immédiate. C'est ce que rappelle "la vallée sans culture" de 14, 37. Le fait que tous les moyens de subsistance viennent de l'extérieur est rappelé dans 28, 57. Jacqueline Chabbi

[@raphaelgans3184]

Entre la fin du IIIème siècle avant notre ère et le Vème de notre ère, l'approvisionnement de Rome en blé venait de Sicile et d'Égypte. C'est encore plus loin. La découverte d'un point d'eau considéré comme miraculeux peut fixer sur place une population qui devient l'administratrice, pour son propre profit, du culte et du pèlerinage auquel le lieu donné lieu. Des l'antiquité, nombre de source ont été considérées comme sacrées, certaines fixant des populations sur place. On peut par exemple penser en Gaule à Vesunna, déesse des eaux protectrice de la future préfecture de la Dordogne. À Épidaure, le temple d'Asclépios semble avoir été organisé à l'origine autour d'un puit. On ne voit pas pourquoi une source découverte dans un environnement aride aurait fait exception, même aux confins de l'Arabie. Donc qu'une petite cité religieuse, ait été dépendante de ressources extérieure pour vivre, n'est pas exceptionnel à l'époque. Ni à l'époque moderne d'ailleurs, le caractère sacré d'une source pouvant découler ;) aussi d'une expérience mystique. Qu'on pense à Lourdes. Même si la population y a fortement baissé depuis 1968, le caractère sacré de la grotte et la source située à proximité a permis le développement d'une modeste cité mariale vers laquelle converge encore un important pèlerinage chrétien. Or on doute que toutes les ressources locales aient pu permettre à faire face aux besoins de la population et des pèlerins. Mais là où les Mecquois ont probablement dû organiser des caravanes régulièrement vers la région de Taëf pour se nourrir, 1300 1ns plus tard, les habitants de Lourdes ont eu la chance de pouvoir compter sur le chemin de fer puis la route et les véhicules motorisés pour s'approvisionner.

[@Shin69290]

@@raphaelgans3184 mais ça venait par bateau

[@raphaelgans3184]

Je ne prétends pas en revanche que l'histoire de Lourdes et de la Mecque soit identiques, les contextes historiques, sociaux, géographiques et religieux sont trop différents. Je dis seulement qu'associer à une source une ou plusieurs expériences mystiques est relativement fréquent historiquement et anthropologiquement (mais il n'y a pas que des sources et toutes les sources ne sont pas le lieu d'expériences mystiques). J'ajoute que les lieux de pèlerinage importants ne peuvent subvenir par leurs propres ressources locales aux besoins de tous les pèlerins, voire même de leur population, accrue par la gestion du pèlerinage.

[@noss715]

bonjour, Me Chaabi, bien que je doute que vous ne répondiez ! Si il ya une question dont l'un et l'autre se pourrait il qu'il y réponde. Durant la période mecquoise, pré-islamique, est ce que les arabes avait une """réputation""" en dehors de la mecque ? et pas que auprès des tribus avoisinante. Ma mecque étant un lieu de pélerinage, que disait on de ces arabes ?

[@noss715]

@@franjk7114 merci c que je ne suis pas chercheur quelque ouvrages peut etre ?