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Denez
'Ar groazig aour - la petite croix d'or "' is taken from Mil hent - Mille chemins, the new album from Denez Prigent (Lyrics below)
Pozioù/Lyrics: Denez Prigent
Composition: Denez Prigent
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Website: www.denez.fr/
Quiconque passerait par Koad-Ar-Spont*
Verrait une pierre funéraire
Il verrait une pierre funéraire
Au pied d’un vieux chêne mort
Couverte de mousse et de lierre
Elle m’a inspiré un chant
Une Gwerz poignante
Pour qui prendra la peine de l’écouter.
1/ Monig Kerrandon demandait
À sa mère et à son père ce jour-là
« -Mon père, ma mère dites-moi
Me laisserez vous aller danser
Me laisserez vous aller danser
À la fête qui a lieu chaque année
Pour le pardon de Saint-Jean
Ma mère, mon père, je vous en prie !
Nous ne te laisserons pas y aller
La nuit sera tombée d’ici ton retour
Mieux vaut que tu restes à la maison
Écouter les histoires de « Tad kozh »** !
-Ma mère, mon père, soyez sans crainte
La lune sera pleine et les étoiles brillantes
La lune sera pleine et brillantes les étoiles
Et j’aurai avec moi ma lanterne.
-Ce n’est pas encore cela qui nous inquiète
Mais le froid et la neige
Mieux vaut que tu restes ici au chaud
Devant le feu que d’attraper froid !
-Ma mère, mon père, soyez sans crainte
Je mettrai mon grand manteau
Mon grand manteau et mes gants
Je serai protégée du froid.
-Ce n’est pas encore cela qui nous inquiète
Mais les mauvaises rencontres
Que tu pourrais faire en chemin !
Mieux vaut que tu restes ici bien tranquille
Que de te faire attaquer par un voleur
Ou pire encore, par un meurtrier !
-Ma mère, mon père, soyez sans crainte
J’aurai autour du cou ma petite croix d’or
Ma petite croix d’or protectrice comme toujours. ».
2 / Avant que la fête se termine
Et que la jeune fille eut bien danser
Elle dit alors à son amie
Qui habitait tout près de là
« Au revoir Marc’harid
Il se fait tard, je dois partir
Marc’harid au revoir
Et à une prochaine fois
Au revoir chère amie
Il est temps de rentrer chez moi ! »
« Chère Monig, je ne te laisserai pas
Je ne te laisserai pas repartir
Repartir toute seule ainsi
À travers bois à la pleine-lune
Tu dormiras chez moi, viens
Mieux vaut attendre demain ! ».
3 La dame de Kerrandon le lendemain
De bonne heure demandait
Elle demandait de bonne heure
Pétrie d’inquiétude à son époux
« Yann Vadezour mon cher époux
Vous qui vous êtes levé avant moi
Avez-vous vu notre fille
Je ne la trouve nulle part dans la maison ? »
« Je ne l’ai pas vue à vrai dire
Je ne l’ai pas vue non plus
Elle sera restée dormir
Chez Marc’harid après la fête
Ne vous inquiétez pas
Elle devrait être bientôt de retour ! »
Il n’avait pas fini de parler
Que l’on entendit frapper à la porte
C’était l’amie de Monig
Quand la dame de Kerrandon lui ouvrit
La jeune fille lui dit :
« Bonjour Dame de Kerrandon
Je suis venue voir votre fille Monig
Je suis venue la voir pour lui rendre
Sa petite croix d’or au plus vite
Sa petite croix d’or qu’elle a perdue
En dansant hier à la fête du pardon ! ».
4/ On trouva Monig trois jours plus tard
Quand la neige fut fondue
On trouva Monig dans la forêt
Le corps gisant parmi les ronces
Parmi les ronces et les orties
Sa lanterne était éteinte
Sa lanterne était éteinte
Elle avait été assassinée !
Son manteau était déchiré
Elle avait été violée !
Elle n’avait plus sa petite croix d’or
Elle avait perdu à la fête du pardon !
Trois jours plus tard on trouva Monig
Quand la neige fut fondue
Hormis sous les pas du meurtrier
Du lieu du crime jusqu’à sa maison
Où il fut facilement attrapé
Dieu fit ce miracle !
5/ Il a été pendu sur la grand place
Et enterré loin du bourg
Et enterré dans la lande
Sans messe ni veillée mortuaire
Sans messe ni prière
Sans croix ni cercueil ni linceul
Et là où était son cœur mauvais
Un grand lys a poussé
Un grand lys plus noir que le charbon
Couvert d’épines comme une ronce
Un mot écrit sur chaque pétale
Sur chaque pétale tous couleur feu
Bout à bout ils formaient une phrase
Adressée par le meurtrier à Dieu
Adressée à Dieu par le meurtrier
Pour lui demander pardon
Mais en enfer où l’homme se trouve
Il n’a pour réponse encore et toujours
Que le crépitement des flammes rouges
Et le hurlement des damnés
Rien de plus non, rien d’autre !
6/ Quiconque passerait par Koad-Ar-Spont*
Verrait une pierre funéraire
Il verrait une pierre funéraire
Au pied d’un vieux chêne mort
Elle m’a inspiré cette Gwerz
Et maintenant que je l’ai chantée
L’esprit du lieu m’a répondu
Et aux branches de l’arbre sans vie
Des feuilles ont poussé à nouveau
Et une brise s’est mise à souffler
Et le feuillage à trembler
Et dans son bruissement
J’ai entendu l’écho d’une douce voix
C’était celle de la jeune Monig
Qui chantait au Pays des Anges !
*Koad-Ar-Spont : le bois de l’épouvante ».
**Tad kozh : grand-père