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Les policiers suspendus pendant l’enquête sur les allégations d’abus contre des femmes autochtones de Val-d’Or estiment avoir été «sacrifiés par la politique» afin d’atténuer les effets de cette crise en Abitibi-Témiscamingue.
Aucune accusation d'abus sexuel, d'abus physique ou d'abus de pouvoir n'a été retenue contre les deux agents de la Sûreté du Québec visés par ces allégations qui ont été rencontrés par l'équipe de «J.E.».
Des victimes présumées ont allégué que les agents Émilie Langlois et Simon Drouin avaient abusé de leurs pouvoirs. Aujourd'hui, ceux-ci veulent rétablir les faits, laver leur réputation.
«J’ai toujours fait mon travail de façon exemplaire, professionnelle», martèle l'agent Langlois, dont la suspension administrative vient de se terminer.
Son collègue, l'agent Drouin, affirme qu'il n'a jamais agressé physiquement ou sexuellement une femme autochtone. Il dit être prêt à faire la même déclaration sous serment devant une cour ou un comité disciplinaire.
«CURE GÉOGRAPHIQUE»
De nombreuses femmes ont porté plainte parce qu'elles disent que des policiers les ont amenées à l'extérieur de la ville, en pleine nuit, alors qu'elles étaient intoxiquées. Cette pratique controversée porte le nom de «cure géographique».
«On ne va pas porter les gens à l’autre bout du territoire pour qu’ils s’en reviennent à pied. On ne fait pas ça. C’est inacceptable de faire ça et il y a plein de risques associés à tout ça», soutient l'agent Fançois Carbonneau.
Ce dernier est le superviseur des agents Langlois et Drouin. Il affirme qu'il ne tolérerait jamais une telle pratique dans son équipe particulièrement parce qu'un de ses amis est mort gelé il y a quelques années.
RACISME SYSTÉMIQUE
Contrairement à ce qu'on retrouve dans le rapport de l'observatrice indépendante, les policiers se défendent d'avoir fait preuve de racisme. Ils disent faire chacune de leur intervention de façon neutre.
«La loi n’a pas de race, la loi n’a pas de sexe, la loi n’a pas de couleur de peau ou de langue parlée. La loi, c’est la loi», soutient l'agent Pierre-Luc Charbonneau.
Et s'ils étaient témoins d'un quelconque abus de la part d'un de leur collègue, les policiers ont juré qu'ils ne le protègeraient pas, qu'ils ne cautionneraient pas ce geste.
TREIZE MOIS PÉNIBLES
Les agents Morin et Langlois ont été sous le choc après avoir visionné le reportage d'«Enquête». Ils n'arrivaient pas à croire ce qu'on disait sur eux.
«Ç’a été une tempête comme on dit, au niveau de la police à Val-d’Or, familiale, personnelle, psychologique. Ç’a été très très très dur», de dire l'agent Drouin qui peine à contenir ses larmes.
«Je ne pouvais pas croire que des gens allaient croire ce qui était dit dans le reportage et le lendemain on se fait suspendre. Se justifier sur des événements qui n'ont jamais eu lieu», ajoute l'agent Langlois.
Les mois qui ont suivi la suspension ont été tout aussi difficiles. «Je ne peux pas croire qu'on en est rendu là dans cette histoire pour absolument rien», déplore l'agent Drouin.
Même s'ils ont été blanchis, les policiers ne sont pas prêts à retourner sur le terrain.
«On est encore à se questionner. Je n'ai pas la réponse à cette question. On a des doutes, d'après moi, je ne redeviendrai jamais le policier que j'étais», poursuit l'agent Drouin.