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Cheikh el hadj Mohamed Arezki Boudjemaâ dit Boudjemaa el Ankis est né le 17 juin 1927 au 1 impasse du Palmier à Alger, à la haute Casbah quartier de Bir-Djebbah. Il a grandit au sein d’une famille nombreuse.
Celui qui allait devenir El Ankis, un grand maitre du Chaabi apprend très jeune à jouer de la mandole et la guitare, et s’initie à la langue arabe avec son oncle paternel. Il prend des leçons auprès de Chouiter et de Mohamed Kébaili, dont la troupe travaillait sous l’égide du PPA, Parti du Peuple Algérien à la fin des années 30. Il y fera la connaissance de prestigieux artistes, dont le grand cheikh Said El Meddah. Il fera sa première prestation en public en 1942 à l’occasion d’un mariage, et interprétera « 3a Rssoul El Hadi Salli Ya Achiq ».
Puis il intègre l'orchestre du Maitre, Cheikh elhadj M'Hamed El Anka et Hadj Mrizek en 1945, les deux monstres sacrés de l’époque, avec qui il interprète un répertoire artistique varié. Il débute avec le mdih, qui comprend essentiellement les qacidates »Chouf li 3ouyoubek ya Rassi », « Ya Ighafel », » Ya Khalek lachia », « Zaougna fi H’mak » et « El Baz », des poètes Ben Mssayeb, Ben Sahla, Bentriki, Benkhlouf, Kaddour El Allaoui et Driss El Amir.
Le succès aidant, ''El Ankis'' se met à faire des arrangements musicaux et se lance dans la chansonnette au milieu des années 50. Mais il fut rapidement découragé par le directeur artistique de la maison Phillips qui refusait ses œuvres. Il arrête de chanter, casse sa mandole et trouve un emploi de gardien d’immeuble. Il ne sera pas épargné par la guerre de libération. Il sera arrêté deux fois et torturé par l’armée française en 1957 et en 1960.
Il reprendra la musique à sa sortie de prison, avec le très bel hymne à l’indépendance « Djana El Intissar », évoquant les manifestations du 11 décembre 1961, qu’il écrit et compose. Il enchaine ensuite avec des chansons sentimentales œuvres du grand Mahboub Bati qui seront toutes d'immenses succès populaires. Boudjemaa El Ankis compte à ce jour plus de trois cents chansons à son actif, en passant du medh et du Tajwid, au djed et à la chansonnette.
El hadj Boudjemâa El Ankis nous a quitté le 2 septembre 2015 à l'âge de 88 ans, à l'hôpital de Aïn Naâdja. Rabi yerahmou nchaallah.