Gilles Kepel : Il est probable que beaucoup de combattants du Hamas aient été tués depuis l’offensive de l’armée israélienne à Gaza, il est certifié que le numéro trois du mouvement a été éliminé, probablement sur la base de renseignements recueillis sur place où, dans la situation dramatique de famine et de dénuement, certaines personnes fournissent des informations. D’un autre côté, la situation militaire n’est pas vraiment maîtrisée par Israël : des affrontements viennent d’avoir lieu au nord de la bande de Gaza, autour de l’hôpital Al-Shifa’ qui était censée avoir été sécurisé par Tsahal. Des combattants du Hamas, passant par les tunnels, ont refait surface et attaqué les troupes israéliennes. La résilience militaire du Hamas, qui se fond dans la population civile, reste un problème non résolu pour Tsahal et reste à ce stade une épine dans le pied de Benyamin Netanyahou. Tous ces éléments rendent donc aléatoires les scenarii de « l’après ». En tout état de cause, pour l’Arabie Saoudite et ses alliés, il n’y aura d’avenir fiable que si les affidés de l’Iran ne sont pas en situation de contrôle du futur État palestinien.