Excellent ! Bon courage et bonne continuation à June ! 🙏
@arnaudcasalis4072Ай бұрын
Ca aurait été intéressant de mieux définir l'usure et de la distinguer de l'intérêt. L'intérêt ne semble pas être un gain, mais plutôt la réparation d'un dommage. Prêter, c'est se priver de certains avantages économiques ou psychiques. C'est aussi, comme vous le dites, prendre un risque. Il est donc normal d'assurer ce dernier par une prime qui correspond à un service. Dès lors, l'usure serait ce qui dépasse ces deux notions, et qui devient un gain excessif. C'est un préjudice pour autrui qui n'a aucune contrepartie à ce gain et se trouve lésé. Le débiteur devient alors un être sur le dos duquel on s'enrichit. L'usure est un peu comme le vol : le profit d'un être réalisé par un acte de violence dû à la faiblesse du débiteur : l'usure met le débiteur en situation de dépendance de son créancier, voire de soumission, quelquefois sans espoir pour lui de pouvoir s'en sortir. Il devient le sujet d'un créancier qui l'enferme dans un système d'enrichissement sans fin à ses dépens. Si profit il peut y avoir, ce doit être dans la limite de la négociation consentie des deux composantes : réparation du dommage (contrepartie de la privation de jouissance) et service de la prise en charge du risque. Le débiteur dispose dans ce cas du libre choix et n'agit pas sous la contrainte. Il accepte pleinement le prix de ce service. C'est très moral si on s'en tient à ces composantes.
@egliseetoileАй бұрын
Oui, vous avez raison, mais je ne pense pas que la Bible, même dans l'Ancien testament fasse cette distinction que nous connaissons en Français. LP
@arnaudcasalis4072Ай бұрын
@@egliseetoile En fait, je pense que si. Les caractéristiques des faits économiques sont constantes dans le temps et je pense que la notion d'usure est inchangée. J'ai apporté une précision dans ma réponse initiale pour rappeler la notion de mise en dépendance du débiteur. C'est la conséquence ultime de l'usure qui prévalait dans les temps anciens et justifiait la condamnation morale. Simplement, le droit moderne, et francais en particulier, a sévèrement encadré cette notion jusqu'à définir un taux légal de l'usure (au demeurant très bas). Il est intéressant que vous citiez le devoir pour les juifs de ne pas pratiquer l'usure envers les seuls juifs, au bénéfice de ceux-ci, ce qui laisse la possibilite de la pratiquer au détriment des autres. On imagine le ressentiment créé par une telle pratique ! L'apport du christianisme serait d'apporter une universalité à cette interdiction : une vraie rupture. Donc, oui, il semble que mon interprétation s'inscrive bien dans une dimension biblique.
@arnaudcasalis4072Ай бұрын
Mais on peut aussi prêter sans idée de retour.. et être remboursé. Il s'agit alors d'aider en prêtant sans donner et sans arrière pensée d'en obtenir une gratitude. C'est aussi faire confiance à celui à qui on prête ce qui est lui reconnaître sa dignité...et peut être en effet ne remboursera-t-il pas mais pour de multiples raisons : son impossibilité, et alors le prêteur a consenti de prendre le "risque de don", ou peut-être de se faire flouer mais ce n'est pas necessairement le cas. C'est le prêteur qui décidera.