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Conférence donnée le 5 février 2009.
RÉSISTANCE : espace partagé par un ensemble volontaire où se rejoignent et s'organisent les tenants d'un projet politique et social. La résistance fonde les bases d'une histoire à venir où se joue l'équilibre des sociétés humaines et des milieux dans lesquels elle évolue et dont elle tire constamment parti. Pour les êtres rejetés dans l'ombre elle offre une plage de lumière, une perspective, un territoire mental d'espérance.
Déçu par l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence et estimant que ce choix ne permettrait pas le nécessaire sursaut écologique de la politique française, Gilles Clément a décidé alors d'annuler tous ses contrats avec l'Etat français et de se consacrer à des "projets de résistance". Le premier projet, inauguré en juin 2007, répond à une commande artistique pour la biennale d'art contemporain de Melle (Deux-Sèvres). Ce jardin, prévu pour être durable, se compose d'un jardin d'eau et d'un jardin d'orties avec un bassin où l'on peut réaliser le purin d'orties, utilisé en jardinage biologique pour renforcer l'immunité des végétaux, éviter les traitements et les pesticides. Le second projet, un jardin dans la nécropole de Tuvixeddu à Cagliari en Sardaigne, répond à une demande de Renato Soru, président de la région.
Gilles Clément, né à Argenton-sur-Creuse (Indre) en 1943, est ingénieur agronome, jardinier, paysagiste, botaniste, entomologiste. Paysagiste à l'Ecole de Versailles, il crée ses premiers jardins en 1972, puis il abandonne la réalisation pour la conception. Il élabore de nombreux jardins dont le parc André Citroën (en collaboration), le jardin du domaine de Rayol, les jardins de l'abbaye de Valloire, du château de Blois et les jardins de l'Arche. Il enseigne également à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Versailles et à l'Ecole nationale supérieure du paysage. Ecrivain jardinier, il est l'auteur d'une théorie du "jardin planétaire", qu'il appelle le jardin en mouvement : au lieu de cantonner les plantes dans un lieu précis afin d'organiser une création, il laisse les plantations "redessiner" en permanence le jardin qui aujourd'hui a telle forme qui ne sera pas la même au même endroit à la prochaine floraison... Il a publié entre autres "les Libres Jardins de Gilles Clément" (1997) et "le Jardin planétaire" (1999). Gilles Clément répond d'une certaine manière à la globalisation par la "planétarisation" de la terre comme jardin, c'est-à-dire comme lieu de vie.