Henriette Brenu - Titine Je n'sais pas dire non

[@chrisw.3918]

Madame Brenu. Je l'ai vue au Troca plusieurs fois, la première fois je n'avais pas 10 ans, voilà plus de 40 ans donc. Merci Robert Burton pour ces enregistrements, Dj'a stu assez bièsse qui po hinné évoye mes vinyls.

[@rigolonzinbrin]

Grosse biesse...

[@MartineDeglin]

Mon enfance ❤

[@Bengalibe]

J adore , que de souvenirs avec ma grand mère

[@rigolonzinbrin]

Mi p'tit macaroni!

[@philippe6003]

- Alors, Titine, qu' c'est-y oui ou qu' c'est-y non qu' vous êtes décidée à m'épouser ? - Ben, écoutez bien, je n' sais pas dire non, voyez-vous, moi, monsieur Théodore. Ma mère m'a toujours dit : Quand on vous d'mande quelque chose, i' n' faut jamais dire non, mais... ç'a été la cause de ma timidité, de ma floristé et de ma maternité. (1) - Comment, de, de, de... de votre maternité ? vous avez des enfants ? - Ah, oui ! c'est mon patron, monsieur Båbinème qui les garde. Oh ! il aime bien les enfants, monsieur Båbinème... oh ! il est gentil avec, oui - Euh, ça fait que vous avez déjà eu des p'tites aventures ? - Ben oui, mais qui est-ce qui n'a pas eu des p'tites amourettes, n'est-ce pas, surtout qu' moi je... je n' sais pas dire non, voyez-vous, moi, monsieur Théodore. - Et à qui qu' c'est-y qu' vous avez déjà dit oui ? - I' n'a déjà longtemps, c'est à mon p'tit Fritz choucroute - Oh ! vous et un Boche ! - Ah oui ! Mais i' n' faut pas dire du mal, c'était un gentil garçon, savez-vous. I' m'a donné du bon pain gris, lui, pendant la guerre, ah oui, i' m'a donné du saindoux, de la saccharine, m'avait même donné une belle vieille grise couverture pour me faire un paletot. Oh ! i' m'a donné tout, m'a donné tout, lui... (2) - Hou, hou... et vous ? - Moi itou, moi ! je n' sais pas dire non, voyez-vous, monsieur Théodore. - Et... et l'ami Fritz, i' vous a laissé des souvenirs ? - Oui, il a vingt-deux ans maintenant. Ah oui, il est allé r'trouver son père en Allemagne occupée, voyez-vous. C'est mon patron, monsieur Båbinème, qui l'a adopté. Oh, il en est tout sot ! Il est gentil, Monsieur Båbinème. - Mais... mais depuis cette première aventure - Mais n'a eu la deuxième, naturellement, hein, i' n'a eu Sammy, hein, un beau noir nèg' américain - Oh, oui, oui, j' vous comprends, oui : pour remplacer l' vaincu, vous preniez l' vainqueur - Oui, mais il arrivait juste à point tombé, voyez-vous, l' nèg', j'avais des idées noires, voyez-vous. Ah ! il était gentil aussi, celui-là. I' m'a donné des Camel, du chocolat, on a été faire des prom'nades-mamouzelle... Je n' sais pas dire non, voyez-vous, moi, monsieur Théodore. - Oui... Enfin, il est parti. - Ah oui, il est parti et juste six mois après, sa p'tite fille venait au monde. - Oui... - Ma p'tite Barbara, couleur café au lait russe. Elle est belle ! Oh ! monsieur Båbinème, mon patron, l'en est tout sot, n'est-ce pas. Ah, elle est si belle. - Oui, c'est monsieur Båbinème qui l'a pris ? - Et c'est moi qui l'ai fait ! Ça vient tout seul, voyez-vous, ces affaires-là. C'est juste au moment où qu'on s'y attend l' moins, voyez-vous. Alors j'ai eu mon beau p'tit Italien. Oh ! il était beau, ah, mon p'tit macaroni Mario italiano, oh, il était beau, celui-là, oh ! Parce que i' m'a pris par mon côté fèb', lui, mon p'tit Italien. - Euh... où est-ce qu'il est vot' côté fèb' ? (3) - Mais c'est ma gastronomie, n'est-ce pas. Ah oui, il avait r'pris un p'tit restaurant italien, voyez-vous, lui, Mario, c'est une si bonne pâte, da ! Oh, i' m' donnait des bonnes glaces napolitaines, du vin chianti, des cannenollis et le soir, avant de r'tourner, i' m' donnait des raviolis... C'est malheureux, je n' sais pas dire non, je m' laisse aller, voyez-vous... - Oui, oui, sûr qu'il avait bien l' tour aussi - Ah oui ! I' savait bien comment qu'i' d'vait s'y prendre, il avait déjà six enfants en Italie, vous voyez. - Si bien que... - Ah ! j'ai ragrandi ma dynastie, n'est-ce pas, moi. J'ai eu ma p'tite fille, j' l'appelle Paola comme not' petite princesse adorée. (4) - Oui, et... et c'est monsieur Båbinème qui l'a adoptée... - Oui - I' po'te ben s' nom, hein, lu cila (5) - Oh, oui ! Voyez, moi, je suis un peu comme Joséphine Baker, voyez-vous. Joséphine Baker, elle en prend d' tous les pays, mais moi, j'aime mieux d' les faire moi-même. - Oui, ouille, ouille, ouille, on n'est jamais si bien servi qu' par soi-même - Ah oui, ça c'est vrai. Alors j'ai eu... j'ai eu Mustapha, ah... - Mustapha !? - Ah, Mustapha ! ah, celui-là... je n' sais pas par où qu'i' m'a pris mais... I' vendait des beaux tapis persans d'Algérie sur la Batte le dimanche au matin (6) - Évidemment, avec un tchouk-tchouk, ça d'vait arriver. Sûr qu'i' vous a pris par vot' côté fèb' aussi - Ah oui, je vous l'ai dit, n'est-ce pas, c'est sûr, ça... - Oh, je m' demande ce qu' vous pouviez attendre d'un fellagha, moi - J'ai eu deux fellaghattes ! On les appelle Hacha et Hamet. I' n' les a jamais vus, il est r'tourné dans son pays parce que i' n'avait plus des tapis persans, il était tombé à court. - Il est parti y a longtemps ? - Y a quatre ans mais, pour moi, les tapis n'étaient pas encore faits, voyez-vous. - Ah oui, et comme monsieur Båbinème aime bien les enfants, c'est encore lui qui les a adoptés... - Oui, il est si gentil, monsieur Båbinème, n'est-ce pas, c'est un grand patriote, mais i' m'a dit qu'i' voudrait bien avoir un p'tit Belch', i' n'a qu' ça que j' n'ai pas encore. Alors moi, j'aime bien de prouver ma reconnaissance à des gens qui sont gentils avec moi. Alors, si vous voulez, je veux bien vous prouver ma reconnaissance... Je n' sais pas dire non. - Hum, vous n' pensez tout d' même pas que j' vais épouser vos cinq gosses ! Ah mais, moi c'est... maintenant, c'est moi qui dis non, non, non et non ! - Oh ! pour une fois qu' j'allais dire oui, moi, monsieur Théodore - Oh ! ------------------- Henriette Brenu : Son personnage le plus connu est Titine Badjawe [Titine bavarde], Liégeoise typique au caractère frondeur mais au grand cœur. (1) vous demande : le tutoiement, même entre parents, est, en wallon, considéré comme impoli, vulgaire (2) belle vieille grise couverture : en wallon comme en allemand ou en néerlandais l'adjectif est antéposé (3) profitons de ce dialogue pour parfaire nos connaissances : en wallon, faible se dit et s'écrit fèb... étonnant, it isn' t ? (4) princesse : avant d'accéder à la royauté, Paola avait le titre de princesse de Liège (5) Il porte bien son nom, celui-là : Båbinème, en wallon liégeois équivaut à benêt, niais, crétin,... (6) le marché de la Batte est, chaque dimanche, un incontournable à Liège

[@marie-francoisedehareng4274]

Si une humoriste reprenait ce sketche tel quel maintenant,elle se ferait férocement attaquer par toutes les ligues anti-racistes et tous les pisse-froid...Et pourtant,le personnage de Titine pratique assidûment le mélange culturel et racial avec une bonne foi rafraîchissante....🤣 vocabulaire:-un bobinem:un monsieur qui est une "bonne poire" -la Batte:grand marché du dimanche matin a Liege -"fellaga-te" en wallon=Fêt la gatte>fait la chevre,le jeu de mot est quasi intraduisible. -tchouk tchouk: cri que lançaient aux clients potentiels,AVANT la guerre de ´39-45, les marchands de tapis orientaux sur le marché de Liege(mon pere me l´a raconté)>la population prit l´habitude d´appeler ces marchands "tchouktchouk" -Joséphine baker:artiste franco-amáricaine(1906-1975),résistante,membre de l´armée de libération,a adopté 12 enfants de races et de continents différents,a soutenu la lutte de Martin Luther King pour l´égalité des noirs aux USA.

[@daniellestienen1620]

les comiques actuels ne lui arrivent pas à la cheville