Homélie Dimanche 26 janvier 2025. 3ème dimanche temps ordinaire. Année « C » Sts Tite et Timothée ; Ste Paule Romaine 1re lect. : Ne 8, 2-4a.5-6.8-10 Ps : 18B, 8, 9, 10, 15 2e lect. : 1 Co 12, 12-30 Évangile : Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21 L’on raconte l'histoire d'un garçon de campagne dont la renommée d'archer s'était répandue au loin. Une délégation des meilleurs archers se rendit à sa ferme pour constater par eux-mêmes si les rumeurs étaient vraies. En approchant du domaine, ils observèrent des centaines et des centaines d'arbres, chacun peint avec une cible, et au centre de chaque cible se trouvait une seule flèche. Émerveillés par ce spectacle, ils demandèrent au garçon comment il était devenu un si bon tireur. Il répondit simplement qu'il tirait d'abord la flèche et peignait ensuite la cible autour. Bien que ce soit une façon insolite de devenir un tireur d'élite, l'histoire contient une grande leçon sur la façon d'intégrer la Torah, la Loi, la Parole de Dieu dans nos vies. La Loi est la flèche autour de laquelle nous devons tracer la cible de notre vie. Pour beaucoup, la cible de la vie a été dessinée et positionnée. Chaque préoccupation et ambition dans la vie est peinte selon sa priorité et sa valeur. Nous décidons comment nous voulons que nos vies soient et faisons de notre mieux pour les construire sur la toile de la réalité. Une fois la peinture sèche, nous essayons de tirer la flèche de la Torah dans le tableau, de trouver l'endroit où la Torah peut s'intégrer harmonieusement dans le paysage de nos valeurs, de nos objectifs, de nos idéaux, de notre style de vie, de nos goûts et de nos définitions. C’est pourquoi la présence de la Torah dans nos vies apparaît avec une dissonance retentissante. Remarquable par son manque de pertinence, son manque d'urgence, son inutilité dans tout contexte pratique ; au mieux, le tir atterrit à la périphérie ; le plus souvent, il rate complètement la cible. Nous nous retrouvons alors avec une Parole/Torah que nous ne connaissons pas, que nous ne pouvons pas définir et certainement pas une qui nous définit, qui ne nous construit pas. LA LOI CHEMIN DE DIEU, CHEMIN VERS DIEU. JESUS NOUVELLE LOI. EFFETS DE L’ABSENCE DE LA LOI. LA NOUVELLE LOI DE JESUS CREE LA COHESION ET LA COMMUNION. 1. La Loi Chemin de Dieu, Chemin vers Dieu Lorsque, dans le monde tel que nous le connaissons, un roi mortel se fait construire un palais, il ne le fait pas de son propre chef. Au contraire, il le construit selon les conseils d'un architecte. Quant à l'architecte, il ne se fie pas non plus uniquement à son esprit, mais il dispose de croquis et de plans pour savoir comment construire les pièces et les portes. De même, le Saint, béni soit-Il, a regardé dans la Torah et a créé le monde. Ainsi lisons nous dans le Talmud de Jérusalem. Le monde a sa source dans la Torah, et le monde ne peut évoluer vers sa perfection uniquement qu’à travers la mémoire de la Loi. Les lectures de ce dimanche sont un rappel de cette vérité. La 1ere lecture : La lecture de la loi, ou l’écoute de la loi consacre le jour au Seigneur. C’est la Parole de Dieu qui consacre nos journées, notre histoire à Dieu. Notre Histoire devient sacrée et Sainte si elle est embuée de la Parole de Dieu. Le Psaume nous rappelle que la Loi donne la vie, elle donne la joie. La loi du Seigneur est limpide, il clarifie le regard. La 2e lecture exprime le fonctionnement parfait de l’organisme a travers le respect de la loi de la nature des différents membres. Les membres doivent réaliser leurs fonctions selon leurs natures. Dans l’Evangile la lecture du livre de la loi consacre, libère, révèle la victoire du bien sur le mal. La loi instruit, elle indique le chemin. Celui qui observe la loi garde pur son chemin (Ps 118, 9). L’homme fidèle à la loi qui la médite jour et nuit est comme un arbre planté au bord d’un ruisseau, il surpasse en habileté ses ennemis, car il fait siennes pour toujours les volontés divines. Il surpasse en sagesse tous ses maîtres, parce qu’il médite les exigences du Seigneur. Il surpasse en intelligence les anciens, car il garde les préceptes de Yahweh. Un tel homme ses pas des chemins du mal. Le peuple du retour de l’exil après la lecture de la loi donnera du fruit en son temps, jamais son feuillage ne mourra ; tout ce qu'il entreprendra réussira. La loi lorsqu’elle est méditée consacre notre jour, nos journées, notre histoire. La loi consacre, la loi enlève les pleurs, elle nous préserve du deuil ! Les disciples de Jésus sont invités à rester fidèles à la loi, a la Parole de Dieu pour être dans un monde consacré dans un monde, un monde libéré de la profanation de l’idolâtrie et du mal ! 2. Jésus nouvelle Loi Jésus proclame la loi dans la Synagogue, Il vient accomplir la loi qui avait été donné à Moise ! La lecture du livre du prophète Isaïe rappelle la lecture que fit Esdras au peuple du retour de l’exil, signalant ainsi la fin de la servitude et la proclamation de la libération et de la liberté. Jésus aussi en proclamant le texte d’Isaïe annonce la fin de la servitude, la fin de l’exil du péché et la proclamation de liberté et de la libération, Jésus annonce la fin de la captivité. Si Esdras en lisant le livre de la loi annonçait la libération de l’Exil Jésus annonce la fin de l’exil mais aussi l’exode, l’entrée dans l’accomplissement de la Parole de Dieu ; l’entrée dans le nouveau monde inauguré par la présence et la parole de Jésus. Dans le sermon sur la montagne Jésus perfectionne la loi. Jésus dit qu'il n'est pas venu abolir la Loi ou les Prophètes, mais les accomplir. La loi de l’amour, la loi de la nouvelle alliance. Il nous appelle à aimer nos ennemis, à pratiquer la charité, et à vivre en accord avec la volonté de Dieu. Il encourage ses disciples à être justes, miséricordieux, et à rechercher la paix. La nouvelle loi de Jésus consacre l’humanité à travers l’onction de l’Esprit Saint ; cette loi est bonne nouvelle pour les pauvres. Cette nouvelle loi est pour la libération des opprimés, des captifs, la guérison des malades (aveugles, boiteux, lépreux, pécheurs…). La nouvelle loi de Jésus est un appel à vivre une vie de foi authentique et à transformer le monde par l'amour et la justice. (suite...)
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(...suite) 3. L’absence de la loi L'absence d'obéissance à la Loi et d'écoute de la Parole de Dieu peut entraîner une perte de direction spirituelle, de joie, d'unité communautaire et de participation à la mission divine. La loi donne des valeurs, sans un système valorial, l’homme est perdu. La loi est une boussole qui oriente la vie des hommes. Sans la loi, c’est le chaos, ce sont les ténèbres, c’est le vide, c’est la mort ! Sans la loi il y a : Absence de guidance spirituelle : Sans la Loi et la Parole de Dieu, la communauté peut manquer de direction et d'orientation morale, ce qui peut conduire à une désunion et à une perte de foi. Manque de joie et de protection : Comme mentionné dans le livre de Néhémie, la joie du Seigneur est un rempart. Sans l'écoute de la Parole de Dieu, les croyants peuvent perdre cette source de joie et de réconfort. Fragilité de la communauté : Dans la Première Lettre aux Corinthiens, Paul souligne l'importance de chaque membre dans le corps du Christ. Sans l'obéissance à la Loi et à la Parole de Dieu, la communauté risque de devenir fragile et désunie, incapable de fonctionner comme un corps unifié. Ignorance de la mission : L'Évangile de Luc rappelle que Jésus est venu pour porter la Bonne Nouvelle, libérer les captifs et guérir les aveugles. Ne pas écouter la Parole de Dieu peut empêcher les croyants de comprendre et de participer pleinement à cette mission divine qui est celle de construire une communauté libre, une communauté de charité. Une vie sans foi ni loi, n’est pas une vie, mais un enfer qui aboutit à la destruction de l’humanité et de la Création. 4. La nouvelle loi de Jésus crée la cohésion et la communion Jésus apporte la libération de ceux qui sont opprimés par le péché, la délivrance de ceux qui sont captifs du mal. Il annonce une année de joie, une année de bonheur. Cette expérience avec Jésus nous donne l’Esprit Saint qui produit en nous beaucoup de fruit, elle nous rend expert de la joie. Un cœur joyeux est un cœur consacré, c’est un cœur qui va vers les pauvres pour annoncer la bonne nouvelle, c’est un cœur qui va vers les captifs pour les libérer, c’est un cœur qui va vers les aveugles pour leur redonner la vue, c’est un cœur qui libère les opprimés, mais surtout c’est un cœur qui produit les bienfaits de la part du Seigneur. Jésus Christ est le libérateur et sauveur qui se rend présent dans nos aujourd’hui, dans notre quotidien pour nous donner une année de bonheur, une année de bienfaits. Cette nouvelle loi est le ciment dans la communauté ; c’est l’instrument qui maintient les différents membres unis en communion. La 2e lecture trace les lignes d’une vie communautaire sur le modèle de l’unité du corps humain et de ses membres. Tout comme le corps est composé de plusieurs membres qui ont chacun leur fonction, la communauté chrétienne est composée de personnes différentes qui apportent chacune leurs dons et talents. Cette diversité enrichit la communauté. Les membres du corps ne peuvent pas fonctionner indépendamment les uns des autres. De même, dans une communauté ecclésiale, les individus ont besoin les uns des autres. L'entraide et la coopération sont essentielles. La nouvelle loi de Jésus participe à créer cette interdépendance. Si la loi est absente, si la Parole divine n’est pas écoutée, s’instaure les ténèbres, le vide, le chaos comme avant la création du monde. Ou alors son absence provoquera la mort comme l’avait subi Adam et Eve a cause du manque de l’obéissance a cette Parole. Les membres du Corps du Christ doivent veiller à laisser le monde plus beau, plus juste, plus joyeux de comme ils l’ont trouvé quand ils y sont entrés. La mission du disciple de Jésus est une mission de bonheur et de perfectionnement du monde. Chaque membre du corps du Christ doit combattre la médiocrité de l’oppression, de la pauvreté, de la captivité ; pour construire l’excellence de la libération, de la joie, de la liberté. Parabole du Jour : Trois jeunes moines, tous trois érudits de la Bible, se rendirent un jour chez un vieux moine pour lui demander comment prier la Parole. Le premier dit qu'il avait lu la Bible d'un bout à l'autre et qu'il l'avait apprise par cœur. Le second a dit qu'il l'avait lu et relu jusqu'à ce qu'il apprenne à la chanter. Le troisième, intimidé par la sagesse des deux premiers, n'osa parler ; l'homme de Dieu l'encouragea et il dit à son tour : « je ne réussis à lire qu'un verset par jour, mais je le rumine et le médite toute la journée en le conservant dans mon esprit et dans mon cœur » Le vieux moine répondit : « C'est ainsi que l'on prie la Parole, et c’est ainsi qu’elle peut s’accomplir et produire des fruits dans notre vie… Ainsi nous pouvons mieux la réécrire par les gestes. » Ceux qui ouvrent la Parole de Dieu pour l’écouter, cette parole se réalise dans leur vie, c’est-à-dire elle est une parole qui libère de l’oppression, elle est une parole qui nous rend la vue, qui délivre de la captivité et nous rend la liberté des enfants de Dieu. Chaque jour, chaque année, Jésus nous libère de l’oppression, de la captivité, pour nous donner la joie ; Il nous libère du jour de deuil pour un jour de fête, pour une année favorable. P. Emile-Martin DIBONGUE