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Il était une fois un horloger. Aveugle de naissance, mais talentueux dès le berceau. Dans ses mains, des aiguilles, des roues et des rouages formaient des mécanismes fantaisistes qui marquaient le passage du temps à la seconde près. Et ce n'était pas une époque facile. Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, l'horloger compte les mois, les jours et les heures avant le jour où son fils fera son service militaire et rentrera chez lui. Ce jour est arrivé. Le garçon arrive chez son père et sa mère dans un cercueil en zinc. Après avoir enterré son fils, l'artisan s'est remis au travail sur son œuvre majeure - une magnifique horloge destinée à orner la gare de la Nouvelle-Orléans. Le jour où l'horloge s'est mise en marche, le public s'est immobilisé dans la joie, qui a été remplacée par la stupéfaction - les aiguilles de l'horloge ont reculé au lieu d'avancer. Non, ce n'était pas la faute de l'horloger aveugle et affligé. Il avait délibérément fait reculer le temps, afin que tous les garçons qui étaient tombés sur les champs de bataille se relèvent et rentrent chez eux, aient des enfants et vivent pleinement et longtemps.