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Conférence d'Eric Monnin, historien et sociologue du sport, Vice-Président de l'Université de Franche-Comté à l’Olympisme.
Les XXIVes Jeux olympiques d’hiver qui ont débuté le 4 février 2022 ont suscité de nombreuses polémiques. Le 6 décembre 2021, le porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki annonce qu’aucun représentant de la diplomatie américaine se rendra en Chine pour les Jeux. Dans la foulée l’Australie, le Royaume-Uni et le Canada rejoignent les États-Unis dans ce premier « boycott diplomatique ».
Par le passé, plusieurs olympiades ont été perturbées par le boycottage de nombreuses nations participantes. Dès 1896, les Turcs boycottent les premiers Jeux Olympiques (JO) organisés par les Grecs. En 1908, des athlètes irlandais refusent de concourir à Londres sous le drapeau anglais. En 1948, à Londres, l’Allemagne et le Japon sont aussi mis à l’écart comme nations responsables du déclenchement de la Seconde guerre mondiale. En 1964, lors des JO de Tokyo, l’Afrique du Sud est exclue par le Comité international olympique (CIO) à cause de la mise en place de sa politique d’apartheid. Les exemples sont nombreux (on pourrait les multiplier) et ainsi démontrer la liaison entre considérations politiques et JO.
À la suite d’un accord tripartite entre le CIO et les deux villes candidates en lice, Paris et Los Angeles, les membres du CIO décident d’attribuer lors de la 131e session, à Lima au Pérou, l’organisation de la XXXIIIe Olympiade à Paris et la suivante à Los Angeles. Paris renoue avec la victoire après les échecs des candidatures de 1992, 2008 et 2012.
Cette décision historique est en lien direct avec le nouvel Agenda olympique 2020 élaboré et adopté par le CIO en 2014. Il s’agit désormais pour les villes candidates et notamment celles pour l’organisation des Jeux olympiques de 2024 de présenter un projet olympique unique : « …qui répondent à leurs plans de développement à long terme sur les plans social, économique, environnemental et sportif. L’accent est mis désormais sur la durabilité, l’héritage des Jeux et la réduction des coûts » (Agenda olympique).
La priorité est également donnée au renforcement des principes fondamentaux de l’olympisme sur le plan éthique, de la neutralité politique, de la non-discrimination, etc. (Charte olympique) et à la diffusion à travers des programmes pédagogiques et éducatifs des valeurs olympiques.
Malgré la trêve olympique « Pour l'édification d'un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l'idéal olympique » signée par 173 nations juste avant la tenue les XXIVes Jeux olympiques d’hiver à Pékin (4 au 20 février 2022), la Russie, signataire de la trêve, envahit l’Ukraine le 24 février 2022.
Le CIO publie immédiatement trois déclarations qui condamnent fermement la violation de la Trêve olympique (24 février), qui demandent instamment à toutes les Fédérations internationales (FI) de déplacer ou d'annuler leurs manifestations sportives prévues en Russie ou au Bélarus (25 février) et qui recommandent de ne pas autoriser la participation d'athlètes et d'officiels russes et bélarussiens (28 février).
À quelques semaines de la XXXIIIe Olympiade de Paris 2024, le CIO, face aux 70 conflits armés, guerres ou crises en cours dans le monde, doit faire face à nombreux enjeux géopolitiques.
Rencontre modérée par Julien Vercueil, professeur à l'Inalco en sciences économiques. Conférence enregistrée le 30 janvier 2024 dans le cadre de notre programmation autour des Jeux Olympiques #OlympInalco.
Crédit miniature : © Ludivine Boizard / Ville de Paris
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