Investissements records, régulation et souveraineté… Ce qu’il faut retenir de l’interview de Macron

Sommet de l’IA : Investissements records, régulation et souveraineté… Ce qu’il faut retenir de l’interview de Macron
Intelligence artificielle A la veille du sommet de l’IA qui se tient à Paris, Emmanuel Macron a souligné sa volonté d’acquérir une souveraineté sur la question
n vit une révolution technologique et scientifique comme on en a peu connu », a estimé ce dimanche soir Emmanuel Macron, lors d’une interview sur France 2. Ces lundi et mardi, se tient à Paris le sommet de l’IA, co-présidé par la France et l’Inde. Investissement record, souveraineté par rapport aux Etats-Unis et à la Chine, innovation technologique… On fait le point sur ce qu’il fallait retenir.
Une « nouvelle ère de progrès »
Pour vanter les mérites de l’IA, le président de la République s’est notamment attardé sur les possibilités offertes par cette technologie en matière de soins. Détection plus rapide des cancers, traitements plus ciblés, moins invasifs… Sur le plateau de France 2, un jeune homme hémiplégique a également fait la démonstration d’un exosquelette : il peut ainsi se déplacer, debout.
Interrogé sur les conséquences sur l’emploi du développement de l’IA, Emmanuel Macron s’est montré particulièrement optimiste, estimant que l’évolution technologique permettrait de « libérer du temps ». Selon son raisonnement, l’IA permettra de déléguer « des tâches très répétitives » pour « remettre de l’humain » dans les relations.
Macron plaide pour une régulation mondiale
Emmanuel Macron a plaidé pour une « régulation mondiale » de l’IA. Selon lui, tous les contenus générés grâce à un logiciel d’intelligence artificielle doivent être signalés comme tels. « Nous en Europe, on est en pointe mais cela doit se faire à l’échelle de la planète », a-t-il estimé. S’il s’est amusé ce dimanche des détournements dont il fait l’objet, le président de la République a reconnu que cela pouvait avoir de graves conséquences pour les victimes.
Emmanuel Macron a annoncé que la France allait investir « 109 milliards d’euros dans les prochaines années » sur l’IA. « C’est l’équivalent pour la France de ce que les Etats-Unis ont annoncé avec Stargate. C’est le même rapport », a insisté le chef de l’Etat. Mi-janvier, Donald Trump a annoncé 500 milliards de dollars d’investissement dans l’IA dans le cadre du plan « Stargate ».
Macron a précisé que ce sont « des investissements que les Émirats arabes unis vont faire », « des grands fonds d’investissement américains, canadiens », mais aussi « des entreprises françaises », citant les opérateurs télécoms Illiad et Orange, ainsi que le groupe d’électronique Thales.
Il assure que ces investissements et notamment la création des data centers respecteront les normes environnementales. « Nous en France, on a un avance extraordinaire. On produit l'électricité parmi les plus décarbonées, sûres et stables au monde, s'est félicité Emmanuel Macron. Quand on fait des data centers en France, ce n'est pas pareil qu'aux Etats-Unis où ils tournent au pétrole ou au gaz. »
Souveraineté par rapport aux Etats-Unis et à la Chine
Emmanuel Macron l’assume, son objectif est de « ne pas dépendre des Américains et des Chinois » en matière d'Intelligence artificielle. « Si vous dépendez des autres pour vos médicaments, vos solutions technologiques, ça va mal finir », a-t-il mis en garde. D’où la nécessité de chercher, avec l’Europe, de nouveaux partenaires, notamment du côté de l’Inde mais également du Japon ou de la Corée.
En revanche, il assure que contrairement aux Etats-Unis, il ne compte pas bannir l’IA chinoise par principe : cela pourrait toutefois se faire au cas par cas en fonction de la sensibilité.