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Prestation Khassida Serigne Touba Kourel HT Mawahibou Baay Dame Lo 2015
Le titre du poème revêt d’abord une singularité dans la nomenclature des œuvres produites par le Cheikh : "Mawâhibu Nâfih fii Madâ ihi shâfih" (Les Dons du Profitable dans les panégyriques de l’Intercesseur). Profitable est une traduction du nom de Dieu "An-Nâfih".
Rien que le titre dénote la main poétique du Cheikh, qui se ressent sur le terme "Nâfih" qui rime avec "Shâfih".
Dans le préambule, c’est-à-dire toutes ces prières d’attaque avant d’aborder l’œuvre, le Cheikh insère la formule de "Salâtul Fâtihi" : "Ô mon DIEU ! Toi le Plus Honorable ! Accorde la Paix à notre Maître Muhammad, le Révélateur de ce qui fut occulté Le Sceau de tout ce qui a précédé, qui apporta son concours à la Vérité par la Vérité et qui guide vers Ta Voie Droite, au même titre que sa Famille, à la mesure de sa position éminente…"
Les 166 vers qui composent "Mawâhibu" ne sont pas anodins. Il s’agit de la valeur numérique de la formule "Lâ Ilâha Illa Lâ" لا إله إلا الله. En effet, en langue arabe, chaque lettre a une valeur numérique : "Alîf" fait un, "Bâ" fait deux, etc. Le décompte de toutes les lettres de "Lâ Ilâha Illa Lâ" donne 166.
Un autre aspect important est également à faire ressortir. Il s’agit des bénéfices charismatiques liés à cette œuvre. Le Cheikh dit, toujours dans le préambule : "Accorde à ces éloges la qualité d’attirer vers la Foi, la Soumission à DIEU, le Perfectionnement spirituel" (ce sont les trois paliers de la religion). Le Cheikh ajoute : "Puisses-Tu en réjouir pour toujours l’Envoyé de DIEU, la Paix et le Salut de DIEU TRÈS-HAUT soient sur Lui, partout où on le lit, l’écrit ou le regarde."
Le Cheikh de poursuivre : "Range ce poème parmi ceux que chantonneront les Houris aux Beaux Yeux et les Éphèbes du Paradis promis aux Pieux. Range ce poème parmi ceux qui bénéficient de Ta Satisfaction et que Tu aimes le plus de même que Ton Messager, la Paix et le Salut soient sur Lui…"
Une autre singularité du poème concerne des vers phares. À titre d’exemple, "Salâtu Sitta Bi Madhi Sitta" est l’agenda que le Cheikh a choisi en partageant sa vie 6 mois à faire des éloges et 6 mois à prier sur le Prophète (PSL). Un autre exemple, "Yâ Ahla Barri Yâ Ahla Bahri Hujóo Li Barri Bahris Saxâ-i", est l’appel retentissant qu’il a émis et qui explique qu’aujourd’hui Touba puisse être la ville la plus peuplée et se place en 2ème position après la capitale du Sénégal.
Cette singularité se ressent également dans les multiples mélodies par lesquelles on peut déclamer ces vers.
« Les dons du Profitable dans les panégyriques de d’intercesseur », un titre qui en dit long sur le projet de l’auteur. L’épine dorsale de tout le poème ce sont les éloges au Prophète (PSL).
La prouesse du vénéré Cheikh A. Bamba dans ce poème est d’écrire 166 vers entièrement dévolus au Prophète (PSL) sans une seule fois prononcer le nom de Celui-ci. En effet, on ne verra pas dans le poème le nom Mouhammad, ni Moustapha (l’Élu le plus pur), ni Almoukhafaa (l’Élu dont on suit les traces), ni Al Mountakha (Le Sélectionné). Autant de noms qui foisonnent dans ses autres écrits.
C’est un traitement allusif qu’il a choisi. L’illustration la plus parfaite est un distique d’un groupe de deux vers dans lequel le Cheikh, au lieu de prononcer le nom du Prophète (PSL), fait un chapelet de périphrases aussi lumineuses les unes des autres et dans lequel il décrit les vertus charismatiques du Prophète (PSL) et traite de ses très beaux surnoms en lieu et place de Son nom propre.
C’est pourquoi aux vers 74 et 75, on l’entend dire : « le Soleil des soleils, le Chef des chefs, le Meilleur compagnon de l’assemblée des saints ». Il réitère en disant : « le Remède des cœurs, la Lumière des demeures, la Lune des lunes dont la clarté est évidente ». Et toutes ces périphrases font référence au Prophète Mouhamed (PSL) qu’il convoque, qu’il loue. Il fait ses éloges, ses panégyriques sans pour autant citer son nom. Il s’agit d’un traitement allusif.
Ce même traitement est réservé aux compagnons, puisque dans tout le poème, on ne verra jamais utiliser le nom d’Aboubakr, de Seydina Alioune, de Seydina Omar ou de Seydina Ousmane. Un quatrain évoquant les quatre compagnons illustre ces propos : « l’homme de conviction (il parle d’Aboubakr), le Sabre de l’annonciateur (Seydina Omar), l’homme de la pudeur (Seydina Ousmane) et le lion des batailles (Seydina Alioune) ».
On voit dans tout le poème la gageure que fait le Cheikh. Même s’agissant de la bataille de Badr, il en parle sans en avoir l’air. En un moment donné, il dit : « qu’ils sont bons ces hommes, ils ont pris part aux mêlées, prenant et se faisant prendre ». Il utilise un euphémisme qui veut dire « tuant et se faire tuer. »
Ce traitement allusif choisi par le Cheikh témoigne de sa maîtrise et de sa dextérité dans le maniement de la langue arabe.
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