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Situé sur la route des caravanes reliant le Soudan aux villes impériales du Maroc, le ksar d'Aït-Ben-Haddou est l'un des ksour les plus importants -et les mieux préservés - de la région.
Son architecture en terre est un exemple du style de construction présaharienne commun à tout le Maghreb.
Selon la tradition orale, Aït-Ben-Haddou est occupé par les Berbères amazighes avant le VIIe siècle; au XIe siècle, c'est une agglomération bien connue.
Bien que bâtis selon des techniques autrefois diffusées par les artisans sahariens, les édifices les plus anciens ne paraissent pas antérieurs au XVIIe siècle.
Les techniques de construction en terre adoptées à Aït-Ben-Haddou vont de la brique crue à la terre hanchée ordinaire et au pisé appareillé en panneresses ou en boutisses.
Ces matériaux sont associés au bois de palmier et de sau1e ainsi qu'aux branches de laurier et à la pierre.
L'organisation ramassée et verticale de l'espace du ksar est dictée par les conditions environnementales et la rareté des terres arables.
Situé sur le versant sud du Haut Atlas, le ksar comporte un groupement d'habitations sur plusieurs niveaux à l'intérieur de murailles défensives renforcées de tours d'angle et percées de deux portes en chicane.
Le point le plus élevé du site, un grenier communal fortifié, en est également le plus ancien. En cas de siège, les habitants se réfugiaient dans ses remparts circu1aires.
Juste en dessous se trouvent de petits logements regroupés en unités familiales (elles aussi appelées ksour) et des espaces communautaires : une mosquée et une madrasa, un caravansérail et une place publique.
Enfin, au niveau inférieur, les maisons de notables - tighremts en berbère, casbahs en arabe - comportent, souvent quatre ailes de trois étages disposées autour d'une cour centrale et flanquées de tours. Le rez-de-chaussée est réservé aux usages agricoles.
Décorés de motifs élaborés en brique crue, les casbahs témoignent de la prospérité du ksar aux XVIIIe et XIXe siècles.
A l'extérieur des remparts se trouvent les aires communales de battage du blé.
Le ksar est habité sans interruption jusqu'aux années soixante, date à laquelle la majorité de ses habitants s'installent le long de l'oued Maleh tout proche.
Dix familles y vivent encore, perpétuant un mode de vie menacé par des changements socio-économiques et cu1turels irréversibles.