Cher abbé, je suis désolé, mais sur Jonas ce n'est pas une légende, c'est vrai, il ne faut pas tomber dans une sorte de relativisme de bonne aloi, ou dans l'hyper-critique historiciste du XIXe. La science historique montre de plus en plus que ce qu'on croyait farfelu dans le positivisme du XIX est en fait vrai - comme le vase de soissons, qui est absolument historique. Qu'il y ait un sens autre que littéral, c'est clair, mais c'est historique. Encore récemment, un type s'était fait avalé par un cachalot ou un truc du genre, et il est ressorti plusieurs jours plus tard entier. Pourquoi irait-on inventer ce genre de choses? Lire par exemple Dom de Moléon et son opuscule sur Jonas. Et je ne sais plus quelles encycliques du XIXe qui rappele qu'il faut tenir pour historique le sens littéral de l'Ancien testament - ce qui n'empêche pas de comprendre le genre littéraire, etc. Idem pour les martyrs, c'est fondamentalement vrai. Ce ne sont pas des romans (ou alors il va falloir définir que le roman est un récit d'abord historique, ce qui n'est pas le cas dans le langage courant)! Ne pas confondre avec un conte moral pour enfant, dont on sait dès le départ que c'est imaginaire. Ne pas confondre "hagiographgie" et roman. Voire "sources et méthodes de l'étude de l'hagiographie". L'hagiographie est certes d'un genre littéraire spécificique avec ses méthodes, mais fondamentalement historiques Le roman est imaginaire et décrit les passions avant tout, selon la définition classique: donc tout peut être à la fantaisie de l'auteur, de façon assumée. Que l'on écrit avec des préocupations de chaque époque, ok, mais c'est encore autre chose...