LÉGENDES DU CINÉMA FRANÇAIS : JULIEN DUVIVIER │ Bande-annonce │ TCM Cinéma

« Si j'étais architecte et devais construire un monument du cinéma, je placerais une statue de Duvivier au-dessus de l'entrée. Ce grand technicien, ce rigoriste, était un poète. » Ces mots prononcés par Jean Renoir donnent la mesure de l’importance de Julien Duvivier. D’abord acteur, puis scénariste et assistant, il apprend son métier auprès des pionniers Louis Feuillade et Marcel L’Herbier, avant de passer lui-même à la mise en scène en 1919. Sa rencontre avec Jean Gabin sera déterminante pour leurs carrières respectives : il contribue à façonner son image d’homme poursuivi par le destin, comme dans "Pepe le moko" où Gabin campe un caïd contraint de ne pas quitter la casbah d’Alger pour éviter l’arrestation. Mais il saura aussi en faire un symbole du Front populaire dans "La Belle Équipe", l’odyssée tragique de cinq ouvriers au chômage décidant d’ouvrir une guinguette avec leurs gains communs de la loterie nationale. Duvivier aime la tragédie, comme en témoigne le bouleversant "La Fin du jour" sur la vie des pensionnaires d’une maison de retraite pour comédiens oubliés. En pleine Drôle de guerre, il tourne "Untel père et fils", la chronique d’une famille dans la tourmente des guerres contre l’Allemagne. Le film ne sortira bien sûr qu’en 1945. Duvivier s’exile à Hollywood durant la guerre avant de revenir en France. En 1952, il tourne "La Fête à Henriette", étrange comédie postmoderne dans laquelle les scénaristes réécrivent le film au fur et à mesure de l’histoire. Puis il retrouve Gabin dans "Voici le temps des assassins…", un jeu d’identités troubles qui annonce Chabrol. Mais Duvivier fait aussi tourner les jeunes premiers de son époque, que ce soit Brigitte Bardot dans "La Femme et le pantin" ou Gérard Philipe dans "Pot-bouille". Avant de tourner l’un de ses chefs d’œuvre : "Marie-Octobre", huis-clos oppressant où un groupe d’anciens résistants tente de comprendre lequel d’entre eux les a trahis. Ses derniers films montrent qu’il était toujours attentif à la jeune génération, que ce soit Jean-Pierre Léaud dans "Boulevard" ou Alain Delon dans "Diaboliquement vôtre". Plongez-vous dans l’œuvre riche et foisonnante de Duvivier, l’un des très grands du cinéma français.