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Chers amis,
Marc 16, 1 et 2. Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d'aller embaumer Jésus. 2Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever.…
Oui, quelques femmes sont restées là, dévastées par le chagrin et la douleur face à l'agonie et la mort de leur Maître, de leur Bien-Aimé…
C’était un dimanche, très tôt le matin, le soleil s’était à peine levé en ce jour de tristesse.
« Elles se disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre de l’entrée du tombeau ? »
Lorsqu'un être aimé a été arraché à la vie et que la mort est là, lourde, pesante, prenant toute la place, il ne reste plus rien sinon à s'accrocher à des petites choses, aux aromates, à la tradition, au quotidien de la vie.
Pour ces femmes, amies de Jésus, c'était tout ce qu'il y avait à faire : dire encore une dernière fois leur amour, avec de pauvres gestes, mais des gestes d’amour, lui offrir un dernier adieu.
Oui, que pouvaient-elle faire d'autre sinon aller au cimetière pour faire cela ?
C'était un dimanche, très tôt le matin, le soleil s’était à peine levé en ce jour de peine...
(…) Et aujourd’hui ? Qui roulera la peine de tous ceux qui sont désespérés. Dans le cœur de beaucoup il fait nuit… il n’y a plus rien à faire ni à espérer.
Il y a la nuit et ses ombres géantes qui, aux détours imprévus de nos heures, font parfois s’assoupir l’espérance…
Il y a l’obscurité dense et tenace qui, sans crier gare, vient comme un voile nous endeuiller le cœur…
Il y a le crépuscule de Dieu qui s’abat, comme un glaive, sur notre foi qui s’essouffle à gravir ses petits Golgotha…
Et nous voici fatigués, usés, blessés, isolés, déboussolés, crucifiés dans ce désert nocturne où notre âme assoiffée, brûlée, clouée, tend désespérément les mains vers une aube qui tarde…
Qui n’a connu la nuit, ne connaît pas le jour…
Qui n’a connu le doute, ne connaît pas la foi…
Même toi, Jésus ! Même toi, le propre Fils de Dieu, tu hurles, sur le bois de ta croix, devant l’apparent abandon de ton Père : « Eloï, Eloï, lama sabachthani...
Osons-nous l’avouer : la foi en Ton Amour, nous ne l’avons que parfois, nous ne sommes croyants que par intermittence. Au calendrier de notre espérance, nous sommes si souvent Vendredi Saint… Tant de fois nous pourrions faire nôtre ce mot de Bernanos : "La foi ? Vingt-quatre heures de doutes moins une minute d’espérance…"
Levant les yeux elles voient que la Pierre qui était très grande a déjà été roulée.
Aujourd’hui le Christ est ressuscité !
Il nous faut franchir le gué de la nuit. Croire, malgré le poids des jours sans jour et sans lumière, croire à cette minute, cette toute petite minute, ces soixante pauvres secondes où l’espérance vient rouler la pierre des tombeaux de nos vies.
Pâques : heureuse minute où il nous est donné de croire que tout est encore possible, que nos existences, quelles qu’elles soient, peuvent se remettre debout.
Pâques : bienheureuse minute où la nuit cède enfin le pas aux premières lueurs de l’aube.
Pâques : temps béni où nous pouvons enfin nous risquer à devenir ce que nous sommes : des marcheurs, des nomades, des aventuriers, les yeux rivés vers la Terre promise de notre propre résurrection.