Les hommes n'étant pas dotés des mêmes capacités, s'ils sont libres ils ne seront pas égaux, et s'ils sont égaux c'est qu'ils ne sont pas libres. - Alexandre Soljenitsyne -
@contrelecourant2 жыл бұрын
Belle dissertation type sciences Po mais qui reste superficielle. 1) si on admet des limites physiques au process d’exploitation des ressources et donc de l’accumulation il existe en soi une contradiction insoluble qui conduit à l’effondrement, par essence. Or ces limites sont pour une bonne part quantitative, évaluables (cf énergies fossiles) et donnent un terme au process. 2) Effectivement, le capitalisme, ou plus précisément sa superstructure intellectuelle, ses thuriféraires, ont eu une grande capacité à intégrer, détourner, utiliser toutes critiques à son égard. Mais depuis l’émergence du néolibéralisme, au milieu des années 70, est né une forme de capitalisme de surveillance dont l’objet est précisément d’empêcher toute critique d’émerger dans le champ social. De plus en plus, le capitalisme s’est rapproché de ce qu’il considérait comme son antithèse, la dictature. Tout transfert d’informations est prélevé, stocké, analysé (cf budget NSA/CIA), les médias ont été « normalisés », contrôlés comme jamais, les lois liberticides se sont empilées (au nom de la sécurité), les maisons d’édition ont été rachetées (par le même capital que les médias), les « normes » (en pratique un bon instrument anticoncurrentiel) se sont multipliées, les citoyens ont été atomisés dans une concurrence de consommation, les lanceurs d’alerte ont été vilipendés et emprisonnés, des gens ont été emprisonnés sans procès (Guantanamo), tués sur simple décision administrative (lutte « antiterroriste ») etc, etc. Le capitalisme a donc changé de dimension, abandonnant chaque jour les « aléas de la démocratie », la liberté individuelle qui était son credo. L’accumulation s’est accompagné d’une concentration sans précédent du capital, le taux de reproduction intra familial de la richesse via l’héritage faisant tomber de lui-même le mythe du mérite. 3) l’amélioration des conditions de vie reste une appréciation très occidentalo-centrée. L’analyse objective des conditions d’existence de pays vassalisés montre une fragilisation massive. Le capitalisme a détruit les formes traditionnelles d’économies locales pour les remplacer par la distribution de ses propres marchandises tout en engendrant une perte de résilience à l’origine de crises alimentaires et économiques majeures. La multiplication des guerres a visée géopolitique par les américains a laissé des pays sans état, détruits, instables, ne survivant que de petits trafics et de corruption. Le peu d’adhésion à la politique américaine en Ukraine en est un des marqueurs. 4) Que Marx (et beaucoup d’autres) commence son analyse par l’étude de la réalité, les rapports de production et non pas d’une pensée « ex-nihilo » est aussi logique qu’un astrophysicien qui commence par observer le fonctionnement de l’univers avant de pouvoir en tirer des lois. En cela, l’œuvre de maturité de Marx, quelqu’en soient les limites, est sa partie la plus achevée. Elle s’appuie en particulier sur l’analyse de milliers de documents économiques de l’époque. 5) On ne peut demander aux « profiteurs » d’une civilisation, quel qu’elle soit, d’avoir une vision objective de la suivante. C’est une loi historique. Jusqu’à la dernière minute le capital restera arc bouté sur ses privilèges comme Louis XVI demandant s’il s’agit d’une révolte à la fin de la Monarchie. Bref, il y aura inévitablement, et de mon point de vue nous en sommes proches, une autre forme de civilisation qui naîtra des cendres du capitalisme, c’est inévitable. Mais ce n’est pas du côté des apôtres de l’ancien monde que naîtra la réponse, juste une évidence.
@MONIKAMARS2 жыл бұрын
Ce monde est fondé sur la prédation. Peu importe quelle étiquette elle porte.
@stephanealegoria70162 жыл бұрын
Waoo! Inspirant. L'inefficacité a été gérée bien sûr par les externalités négatives sur les ressources planétaires mais surtout par l'externalisation des services de sécurisation du modèle vers les états nations financés de plus en plus par le domaine publique. Les vecteurs d'acceptation ; transformer dans la mesure du possible les citoyens en boursicoteurs dépendants de la continuité du système, contrôle des médias avec développement du concept de pain et des jeux (anesthésie) et une structure horizontale international appliquant les règles du néolibéralisme illusoirement méritocrate individuel à la compétition entre états. Le seul hic est le développement de la connaissance portée par les flux intenses internet , mettant en abîme le contrôle mondial par la systémique financière poussant vers la normalisation des notions de bulle et le développement du concept d'acceptabilité, notamment sur la notion de crise.