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Pour conclure, je suis plein de doutes. Je ne sais vraiment pas pourquoi je me suis décidé à prendre mon courage à deux mains pour présenter comme s’il était authentique le manuscrit d’Adso de Melk. Disons : un geste d’énamouré.
C’est ainsi qu’à présent je me sens libre de raconter, par simple goût fabulateur, l’histoire d’Adso de Melk, et que j’éprouve réconfort et consolation à la retrouver si incommensurablement éloignée dans le temps, si glorieusement dénuée de rapport avec les temps où nous vivons, intemporellement étrangère à nos espérances et à nos certitudes. Parce que c’est là une histoire de livres, non de misères quotidiennes...
Peut-on écrire un chef d’œuvre par bravade, comme une croisade pour la liberté et l’amour des belles lettres ? Par la volonté de se démarquer de son époque, et se revendiquer, comme Nietzsche, un penseur « intempestif » ? Telle semble être la motivation, pleine d’esprit et d’ironie, de l’un des plus grands intellectuels européen, hélas disparu au mois de février dernier : l’italien Umberto Eco .
Ce soir, parcourons ce chef d’œuvre d’érudition et de suspens, écrit par amour du geste et de la geste médiévale : Le Nom de la Rose , dont le titre ne s’éclairera qu’à la toute dernière ligne de l’ouvrage...
Extraits de la traduction de Jean-Noël Schifano , publiée aux éditions Grasset en 1980.
Avec la voix d'Umberto Eco (Archives INA)
Programmation musicale :
- Andreas Sholl, Welcome to all the pleasures : Here the deities approve - ode pour haute-contre et orchestre de Purcell
Sting, Lullaby for an anxious child
Guillaume Gallienne
Emission du 21 mai 2016 2016 France inter ÇA PEUT PAS FAIRE DE MAL