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Département le plus ancien de la Musique royale, la Chapelle réunissait l'ensemble des
chanteurs et des instrumentistes affectés au service ordinaire des offices religieux de la Cour.
L'institution appartenait à la Maison du Roi et devait conserver un caractère itinérant jusqu'à la
Révolution. L'ensemble se faisait en effet entendre dans les différents lieux de culte royal de la
capitale (Louvre, Oratoire, Saint-Germain-L'Auxerrois...) et suivait le souverain dans tous ses
déplacements, aussi bien lors des séjours saisonniers de la Cour à Fontainebleau ou Saint-Germainen-
Laye, que pour des festivités importantes comme, par exemple, le Sacre du roi à Reims. La
Chapelle-Musique -- distincte de la Chapelle-Oratoire qui regroupait les ecclésiastiques chargés du
service liturgique -- comprenait des chapelains (pour l'exécution du plain-chant lors des grandsmesses
et cérémonies solennelles) et une proportion sans cesse croissante de chanteurs et
d'instrumentistes laïcs qui interprétaient les compositions polyphoniques. À l'ensemble, exclusivement
masculin, s'ajoutaient les voix enfantines des Pages de la Chapelle tous placés sous l'autorité
d'un clerc.
Plusieurs fois remaniée sous les règnes de François Ier, Henri IV et Louis XIII, la Chapelle-
Musique connut sous Louis XIV deux nouvelles réorganisations. À partir de 1663, le service
annuel -- jusque-là divisé en semestres -- fut réparti entre quatre Sous-Maîtres chargés de la
formation des Pages, de la composition et de l'exécution des pièces polyphoniques ; Thomas
Gobert, Gabriel Expilly, Henri Du Mont et Pierre Robert furent les premiers nommés à ces postes.
En 1683, peu après l'installation de la Cour à Versailles, le Roi organisa un concours pour
remplacer Robert et Du Mont (Gobert et Expilly avaient respectivement démissionné en 1668
et 1669) : les lauréats furent Michel-Richard de Lalande, Guillaume Minoret, Pascal Colasse et
Nicolas Goupillet. Ces deux réorganisations coïncidaient avec la fondation (1662-1663) puis la
confirmation de l'Église gallicane (déclaration « des Quatre articles », 1682) : le Roi « Très-
Chrétien »ne devait se soumettre à aucun pouvoir temporel ou spirituel, hormis Dieu, dont il était
le représentant sur terre.
Contournant la liturgie traditionnelle romaine dès les premières années de son règne personnel,
Louis XIV -- tel un nouveau David -- allait désormais faire chanter à sa messe quotidienne des
motets, principalement composés sur des poèmes para-liturgiques (hymnes, antiennes...), des
psaumes ou des poésies néo-latines. L'ordinaire dicté par le pouvoir « temporel » de Rome fut
conservé, mais devait être récité à voix basse par l'officiant pendant que le Roi entendait la musique
de sa Chapelle. Le poète Pierre Perrin décrivit le déroulement de l'office dans l'avant-propos de son
recueil de Cantica pro Capella Regis (1665), textes qu'il composa
« ...pour la Messe du Roy, où l'on en chante d'ordinaire trois [motets], un grand, un petit pour
l'élévation et un Domine salvum fac Regem. J'ay fait les grands de telle longueur, qu'ils peuvent tenir un
quart d'heure [...] et occuper le commencement de la Messe jusqu'à l'élévation. Ceux de l'élévation
sont plus petits et peuvent tenir jusqu'à la Post-Communion, que commence le Domine. »
1 - 'Jubilate Deo omnis terra'; 2 - Reges terrae et omnes populi'; 3 - 'arcum conterit'; 4 - 'Jubilate Deo omnis terra'; 5 - Taliter non fecit omni nationi; 6 - 'Jubilate, in conspectu regis'(Jubilate Deo LWV77/16), Lully