Les philosophes des Lumières - 6ème séance - Annick Stevens

[@wernerescobarburda2224]

Sin embargo, si la sociedad te defrauda, puedes intentar cambiarla aportando tu visión particular.

"Intentar", si... Toute la question est: comment? Merci pour tous vos commentaires polyglottes 🙂

[@wernerescobarburda2224]

Ich denke, dass es einfach ist den Weg aus diesem Irrgarten rauszufinden; man muss nur so wie "Hänsel und Gretel " machen, dass heisst, seine eigenen Spuren nachverfolgen.@

[@marchin321]

Je lisais l'autre jour un passage de Rêveries où Rousseau s'en prend violemment aux philosophes. Comme il cherche des principes sûrs qui puissent non pas lui apprendre à vivre mais à mourir, il ne trouve rien chez eux : ""Au lieu de lever mes doutes et de fixer mes irrésolutions, ils avaient ébranlé toutes les certitudes que je croyais avoir (...) : car, ardents missionnaires d'athéisme et très impérieux dogmatiques, ils (les philosophes modernes) n'enduraient point sans colère que sur quelque point que ce pût être on osât penser autrement qu'eux (...)mais jamais je n'adoptais leur désolante doctrine et cette résistance à des hommes aussi intolérants, qui d'ailleurs avaient leurs vues, ne fut pas une des moindres causes qui attisèrent leur animosité"p.57 Livre de poche. Indépendamment du fait qu'ils les trouvent arrogants, intolérants (le comble pour les Lumières) et athées (vu qu'il est déiste..Vise-t-il Diderot ?), ce que je trouve croustillant, c'est qu'il ne se prétend pas philosophe. L'est-il ou non ? Les autres se présentaient-ils comme tels? Philosophe au XVIII ne veut-il pas simplement pas dire "contestataire sous l'emprise de la raison (comme poursuite de l'intérêt commun) ? Voltaire soit, son philosophe ignorant montre à quel point ces questions sur l'ontologie par exemple lui sont particulièrement étrangères...mais pour le reste...j'ai parfois l'impression qu'en philosophie, une tendance philosophique est précisément de rejeter le fait qu'on soit philosophe...Comme une trace de l'opinion commune qui se rit généralement de cette activité...Je ne sais pas...Comme si c'était une honte ou quelque chose dans ce goût-là....Marx non plus n'est pas un philosophe car, privilégiant la "praxis", il veut "changer le monde". Comme si "penser" et "agir" entrainait un rejet de la philosophie (on pourrait d'ailleurs se demander si penser n'est pas déjà agir)....Mais peut-être est-ce une des grandeurs de la philosophie de s'interroger en permanence sur la question de son être... Bref, Rousseau se pensait-il comme philosophe ? Et Diderot et les autres ?

+marchin321 Oui, c'est amusant que Rousseau ne se dise pas philosophe. Il semble bien que ce soit pour se distancer des Encyclopédistes avec lesquelles il s'est brouillé pour des raisons autant personnelles que philosophiques. Eux, par contre, se disaient clairement philosophes, en reconnaissant d'ailleurs de multiples façons de l'être (voir par exemple dans La promenade du sceptique de Diderot). Actuellement, il me semble que l'opinion générale est qu'on est philosophe seulement si on crée une nouvelle pensée philosophique. Je serais assez d'accord de ne pas considérer un enseignant de philosophie comme un philosophe, mais aux créateurs de concepts j'ajouterais aussi, comme le revendiquait Nietzsche, ceux qui vivent en philosophes, c'est-à-dire ceux qui à la fois créent leurs propres valeurs et appliquent à chaque acte de la vie la lucidité et l'exigence philosophique (ce qui rejoint une certaine définition antique). Mais il est vrai que se demander ce qu'est la philosophie est déjà faire de la philosophie, et inversement: impossible de se passer de cette interrogation. Au fait, vous avez terminé les études à Liège?

[@marchin321]

+Université Populaire de Marseille Commencées en 88 et terminées en 92, à Liège, malgré tout (études par ailleurs entreprises à trente ans). Depuis, presque 24 ans d'enseignement professionnel, par moment vraiment très loin du "travail du concept", définitivement très loin même pour être plus précis, mais toujours assez près des problématiques pour autant qu'elles m'aident à rester en éveil (ce qui n'est vraiment pas chose facile, ça, l'éveil...) . Je suis tout à fait d'accord avec vous lorsque vous liez création conceptuelle et pratiques philosophiques. Très éloigné des systèmes philosophiques (pour des raisons qui seraient inopportunes d'expliquer ici et puis beaucoup trop diverses), néanmoins, j'ai régulièrement recours à sa dimension pratique pour rester cet homme"vif et joyeux" que j'aimerais ne pas perdre trop vite dans les chemins enténébrés et mortifères où l'on aimerait tant nous fixer. Je pars donc tous les jours matins avec une petite valise pleine de "logoï" moissonnés ça et là...