Lauren ! Je t’aime Lauren ! Pourquoi me méprises-tu ? Au téléphone je fantasme sur nos corps nus Dans le combiné, ta voix de vieille bourgeoise déçue Susurre des insinuations fielleuses Elles s’enfoncent dans mes oreilles cireuses A l’instar du balais qui s’enfile dans ton cul Ta langue égrène des refrains lourds de sous-entendus Le venin exsude de ta gueule de chienne Les remontrances s’en échappent à la chaîne Et je bois la tasse dans ce flot de pus Lauren ! Je t’aime Lauren ! Pourquoi me méprises-tu ? Lauren ! Je t’aime Lauren ! Pourquoi me méprises-tu ? Tes mots sont des flèches qui me transpercent de toutes parts Je suis un Saint-Sébastien nain entre tes mains Une poupée vaudou, une marionnette lardée de dards, Tu me désarticules et tu joues avec mon destin Tu écrases ma tête sous tes chaussures Les talons aiguilles s’enfoncent dans mes joues Vexations, humiliations, du sel sur mes blessures J’implore ta clémence en essuyant les coups Lauren ! Je t’aime Lauren ! Pourquoi me méprises-tu ? Lauren ! Je t’aime Lauren ! Pourquoi me méprises-tu ? Hélas, je ne suis qu’un vermisseau, une rature Qui mendie des miettes en rampant Sous l’emprise d’une venus à la fourrure Mon honneur est réduit à néant Et toi tu abuses de tes petits pouvoirs Ton dieu vocifère des discours en allemand Nos rendez-vous mensuels sont les tristes exutoires D’une conseillère à l’office régional de placement Lauren...