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Marie Darrieussecq est une romancière fêtée. Vingt-trois ans après la parution tonitruante de l’inaugural Truismes, elle affiche une ample et belle bibliographie (Bref séjour chez les vivants, Le Pays, Il faut beaucoup aimer les hommes...) dont La Mer à l’envers, le dernier jalon en date, paru mi-août aux éditions P.O.L, s’impose comme le roman-phare de cette rentrée littéraire 2019. « Comment peut-on écrire aujourd’hui sur un autre sujet que les migrations ? », s’interrogeait-elle lorsqu’on l’a rencontrée au début de l’été, à Paris, pour évoquer avec elle cette fiction à la fois grave et légère qui met en scène une jeune femme dont l’existence ordinaire est soudain bouleversée par sa rencontre avec un jeune réfugié nigérien. Marie Darrieussecq est aussi traductrice (notamment de Virginia Woolf et de James Baldwin), elle préside depuis l’an dernier la Commission d’avance sur recettes au Centre national du cinéma (Cnc) et s’apprête à prendre en charge la chaire d’écrivain en résidence récemment créée à Science Po. Où trouve-t-elle le temps et l’énergie ? Quel est son moteur : la curiosité, la passion, ou la peur de l’ennui ?