Mettre fin à la culture de domination envers les enfants - Laelia Benoit -

[@sophiemoulard2045]

J'écoute pour la deuxième fois cet épisode, et je me réjouis d'entendre, d'une voix si claire et précise, des propos qui font écho à mes propres questionnements. Les Childhood studies sont peu développées en France me semble t-il, et c'est tout un univers de sens que je découvre en ce moment. A dire vrai... je me sens moins seule à présent, dans une société que je considère comme encore très largement "infantiste" au sens où il est employé ici ;-) (Je crois que d'autres l'utilisent dans le sens contraire?) Merci Laelia Benoit pour cette intervention hautement réjouissante et stimulante.

[@sophiesourisseau4344]

Épisode fabuleux tellement enrichissant merci beaucoup 🙏🏼

[@cecilenicolon3839]

🙏🏻💫

[@sophieb4135]

Je suis d'accord avec le contenu. Mais je ne comprends pas le choix du mot. Si le féminisme est la défense des femmes pourquoi le mot Infantisme n'est pas la défense des enfants?

[@TTxR2]

Le suffixe -isme est générique et pas forcément péjoratif. Il dénote une théorie, une idéologie ou un courant de pensée sur le sujet. Sexisme : idéologie que les différents sexes doivent être traités différemment. Racisme : idéologie que les races doivent être traitées différemment. Infantisme : idéologie que les enfants doivent être traités différemment. Féminisme : courant de pensée attaché à défendre l'égalité des droits des femmes. Machisme : idéologie de la supériorité de l'homme sur la femme. En fait c'est plus "féminisme" qui fait figure d'exception dans le paysage des -ismes. Donc infantisme est bien trouvé.

[@sophiemoulard2045]

@@TTxR2 A vrai dire non, le suffixe -isme est utilisé dans les deux sens : égalitarisme (pour l'égalité), communisme, écologisme, végétarisme, etc...Sont utilisés pour promouvoir une idée, non la condamner. Il serait donc utile d'éclaircir les raisons de cet emploi double d'un même suffixe. Je n'ai pas la réponse pour l'instant!

[@TTxR2]

@@sophiemoulard2045 c'est ce que j'ai dit : il n'est "pas forcément péjoratif". Ce n'est pas un double emploi, c'est juste qu'il dénote une théorie, une idéologie ou un courant de pensée sur le sujet, sans emporter, dans son étymologie, un sens péjoratif. Il est neutre. C'est l'usage qui rend le mot en -isme péjoratif ou non.

[@TTxR2]

Il est de fait constant que les enfants n'ont pas pleinement développé leur cerveau et leurs capacités de réflexion, ne permettant pas de les tenir pleinement responsables, et nécessitant de les protéger spécifiquement. L'infantisme est donc tout à fait justifié. Il faut simplement équilibrer cette différence de traitement dans l'intérêt de l'enfant et surtout de l'adulte en devenir. Le passage à l'age adulte correspondant à une relative stabilité de la construction de la psychée, qui est un processus continu avec des disparités inter-individuelles, mais il faut bien mettre un curseur. Attention de ne pas faire de l'infantisme une idéologie radicale insoutenable. Beaucoup de penseurs libertaires s'imaginent un monde de Bisounours et oublient la réalité. Par exemple l'éducation scandinave de l'enfant roi sans frustration produit des adultes fainéants et incapables de se plier à des contraintes (j'exagère, vous voyez le problème ?). Octroyer le droit de vote à des enfants sous prétexte que les personnes atteintes d'Alzheimer ont le droit de vote est un argument fallacieux. Est-ce ce genre d'argumentaire que Laelia Benoît souhaite développer ? L'infantisme peut devenir un mot intéressant questionnant nos acquis pour jeter un regard critique et améliorer notre société. Ou bien un mot connoté d'extrémisme et déconnecté de la réalité. Pour éviter cela Laelia doit faire preuve de mesure et ne pas verser dans une bien-pensance magique injustifiable.

[@sophiemoulard2045]

Je pense au contraire que Laelia Benoit pèse ses mots, et que tout ce qu'elle avance est tout à fait fondé, quoiqu' inattendu (voire inaudible je n'en suis pas trop étonnée) à ce stade. Concernant le droit de vote des enfants, je vous invite à lire le petit opus de Clémentine Beauvais "Pour le droit de vote dès la naissance" dans la collection (Tracts n°59), sans préjugés de départ, en lisant quels sont ses arguments, sans oublier de répondre, souvent avec humour, à toutes les nombreuses objections qui pourraient nous venir à l'esprit.