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"Mon père - Il m'a sauvé la vie...", un film de José Giovanni (2001), d'après son roman autobiographique "Il avait dans le coeur des jardins introuvables".
En 1948, au café faisant face à la prison de la Santé où se trouve son fils Manu (Vincent Lecoeur), condamné à mort, Joe (Bruno Cremer) interroge un détenu fraîchement libéré qui lui fournit des détails, notamment sur la façon dont les prisonniers savent l'imminence d'une exécution capitale.
Condamné par la cour d'assises de la Seine le 10 juillet 1948 (ainsi qu'un autre accusé) pour complicité dans le cas de trois assassinats dans le cadre d'une grave affaire de racket (où il ne fut que comparse, et non meurtrier, les véritables assassins, dont son frère aîné, étant tous morts en cavale), Joseph Damiani fut enfermé dans le quartier des condamnés à mort de la Santé avant d'être gracié par Vincent Auriol le 9 mars 1949.
Durant son séjour aux fers, il tint un journal, "Huit mois face à la tombe"(criminocorpus.....
Incarcéré à la centrale de Melun, libéré en 1956 après onze ans de prison, il écrivit, sur les conseils de son avocat Me Stephen Hecquet, un roman relatant une de ses tentatives d'évasion de la Santé. Publié sous le nom de plume "José Giovanni", son style original valut au livre "Le Trou" (1957) de devenir non seulement un best-seller (le premier d'une belle série) mais également d'être adapté au cinéma sous l'objectif de Jacques Becker en 1960. Adaptateur, scénariste, il devint à son tour metteur en scène en 1967, se spécialisant dans des films touchant à la police, à la pègre et à la justice.
Finalement réhabilité, il apprendra tardivement l'implication de son père Barthélémy dans sa grâce : le patriarche passa des jours dans le café faisant face à la porte de la prison sans oser rendre visite à son fils aussi souvent qu'il l'aurait souhaité, et à l'hiver 1949, entama les démarches pour rencontrer les familles des victimes et obtenir de leur main des lettres accordant le pardon à Joseph pour augmenter ses chances d'obtenir une grâce présidentielle. La tentative, bien qu'improbable, fut couronnée de succès, mais le père Damiani n'en fit pudiquement jamais mention à son enfant.
En hommage à sa mémoire, Joseph écrivit et publia en 1995 "Il avait dans le cœur des jardins introuvables", qu'il adapta personnellement à l'écran six ans plus tard.
Détail : le détenu libéré évoque, durant ses deux ans à la Santé, cinq exécutions. En imaginant que la scène se déroule à la fin de l'été 1948, le chiffre est inexact, il y en avait eu sept sur cette période :
Michel Roblès, le 12 décembre 1946 ;
Henri Audinet, le 17 décembre 1946 ;
Albert Brunet, le 11 juin 1947 ;
Alain Bernardy de Sigoyer, le 11 juin 1947 ;
Mohamed ben Salah, le 25 juin 1947 ;
Bernard Mouret, le 20 février 1948 ;
Maurice Thierry, le 5 mai 1948 ;