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La Polynésie française est un territoire immense et isolé où la médecine traditionnelle perdure malgré l’apothéose de la médecine européenne à l’entre deux-guerres. L’offre de soin européenne concentré dans la zone péri-urbaine de Tahiti laisse de vaste zone dépourvue de médecin (Taote). Aujourd’hui, les savoirs des tradipraticiens, leurs recettes (Ra’au Tahiti), s’utilisent couramment de manière complémentaire avec la médecine européenne. Quelques plantes polynésiennes sont communément utilisées lors d’affections cutanées. Le Monoï (Gardenia taitensis et Cocos nucifera), l’un des principaux piliers du patrimoine polynésien, est reconnu pour son pouvoir hydratant sur la peau. L’huile de Calophyllum inophyllum, utilisée pour soulager un coup de soleil, s’est révélée être un actif pro-cicatrisant et anti-inflammatoire. Face à l’émergence et la diffusion de l’antibiorésistance, des études approfondies sur le jus de Morinda citrifolia et la sève d’Aleurites moluccanus pourraient faire naitre des alternatives aux antibiotiques disponibles. L’activité anticoagulante de la feuille de Psidium guajava est ambiguë ; son application sur une plaie hémorragique n’est pas recommandée. Le pouvoir anti-inflammatoire du fruit de Thespesia populnea conforte son usage traditionnel contre les piqûres de cent-pieds. L’amande de Barringtonia asiatica, utilisée contre les piqûres du poisson pierre, est peu étudiée. En revanche, les feuilles de Persicaria glabra, ingrédient du Ra’au ceka-ceka, ont montré leur propriété antifongique contre Candida albicans. Pour que les savoirs traditionnels et les ressources végétales ne disparaissent pas, l’ethnopharmacologie sur ces terres doit se poursuivre.