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Y'en a pas un sur cent et pourtant ils existent,
La plupart Espagnols, allez savoir pourquoi,
Faut croire qu'en Espagne, on ne les comprend pas,
Les anarchistes.
Ils ont tout ramassé,
Des beignes et des pavés,
Ils ont gueulé si fort
Qu'ils peuvent gueuler encore,
Ils ont le cœur devant
Et leurs rêves au mitan
Et puis l'âme toute rongée
Par des foutues idées.
Y'en a pas un sur cent et pourtant ils existent,
La plupart fils de rien ou bien fils de si peu,
Qu'on ne les voit jamais que lorsqu'on a peur d'eux,
Les anarchistes.
Ils sont morts cent dix fois
Pour que dalle et pourquoi ?
Avec l'amour au poing,
Sur la table ou sur rien,
Avec l'air entêté,
Qui fait le sang versé,
Ils ont frappé si fort
Qu'ils peuvent frapper encore.
Y'en a pas un sur cent et pourtant ils existent,
Et s'il faut commencer par les coups de pied au cul,
Faudrait pas oublier que ça descend dans la rue,
Les anarchistes.
Ils ont un drapeau noir
En berne sur l'Espoir
Et la mélancolie
Pour traîner dans la vie,
Des couteaux pour trancher
Le pain de l'Amitié
Et des armes rouillées
Pour ne pas oublier …
Qu'y'en a pas un sur cent et qu’pourtant ils existent
Et qu'ils se tiennent bien, bras dessus bras dessous,
Joyeux et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout,
Les anarchistes.
Léo Ferré (Album L'Été 68 / 1968)