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Je vous présente le livre auquel j'ai participé :
Textes de Mathieu Angot, Olivier Duprez, Henri Giorgi, David Giroux et Gilles Grosmond, sous la direction de Stéphane Bonnet. Photographies de Jean-Marie Durand. Préface de Bernard Bertrand.
Parution : 6 mai 2024 - 14,8 x 21cm (A5) - 224 pages - ISBN : 3760148060034 - Terran Magazines Éditions
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Observations sur la planche d’envol : un guide qui incarne le changement de regard sur l’abeille mellifère
Il existe d’innombrables traités ou manuels d’apiculture, souvent très pointus et riches de conseils sur les indispensables manipulations destinées à « conduire » les colonies. Ce guide est différent puisqu’il adopte une approche plus naturaliste : observer les abeilles et leurs comportements pour comprendre ce qui se passe à l’intérieur de la ruche, sans les stresser, sans interférer avec leurs routines laborieuses. Il s’agit donc de redonner ses lettres de noblesse à l’observation pour imaginer ce qui se passe au sein de la colonie et tenter de mieux appréhender ses comportements, sans ouvrir la ruche. Cet ouvrage s’inscrit dans la philosophie d’Heinrich Storch, qui précise déjà dans l’avant-propos de son ouvrage Au trou de vol : « Celui qui parvient à se rendre compte de la vigueur ou de la maladie de ses abeilles, en observant leur attitude au trou de vol, n’a pas besoin d’ouvrir ses ruches ni de fureter continuellement dans leur sanctuaire : le nid à couvain. Cela ne donne jamais rien de bon. Une population saine doit avoir la paix si on veut lui garder son activité créatrice. »
Nous avons imaginé un guide qui puisse répondre aux questions et aux besoins de personnes souhaitant simplement héberger des abeilles en ruches de biodiversité, sans forcément tirer parti des « produits de la ruche ». Privilégier l’observation et choisir plutôt le point de vue naturaliste que celui d’apiculteur, c’est l’opportunité de développer une attitude de considération, d’attention et de curiosité face à une autre manière d’être vivant incarnée par les abeilles mellifères. Une attitude dont les enjeux et les bénéfices dépassent de très loin l’apiculture.
Pourquoi regarder les abeilles comme des naturalistes ?
Depuis seulement 40 ans, les abeilles mellifères connaissent des surmortalités spectaculaires. Si ce phénomène est d’abord lié à la crise écologique systémique (pollution chimique, espèces exogènes invasives, dérèglement climatique, etc.), les conséquences de la « domestication » des abeilles et des logiques productivistes auxquelles nous les soumettons appellent à être examinées. Les dégâts causés par Varroa destructor, un acarien parasite importé depuis l’Asie par l’apiculture de production, est un exemple significatif. Peut-être est-il temps de questionner nos pratiques apicoles pour que s’opère un changement de regard salvateur sur ces pollinisatrices vénérables. Et si le fait de nous rapprocher autant que possible de leurs conditions naturelles d’existence, en réduisant voire en supprimant nos interventions et en laissant libre cours à leur propre organisation, était une piste d’espoir ?
Cet ouvrage s’adresse aux apiculteurs amateurs qui souhaitent comprendre les abeilles en prenant appui sur l’éthologie (l’étude du comportement), conscients que la situation écologique contemporaine n’est pas idéale, que la majeure partie de notre environnement est fortement impactée par les activités humaines et que « l’état sauvage » pur n’existe sans doute pas. Néanmoins, prenant comme point de départ le mode de vie des abeilles mellifères à l’état sauvage (dont le succès écologique perdure depuis millions d’années) ce guide invite le lecteur et l’observateur à tisser des relations plus apaisées, plus sensibles et plus soutenables avec les abeilles pour, à terme, les accompagner autrement, voire reprendre leur autonomie
Cette approche est accessible à toutes et à tous, apiculteurs ou non. Privilégier l’observation à l’ouverture de la ruche fait partie d’un renouveau du lien à l’abeille, dans une pratique particulièrement apaisante pour l’observateur et respectueuse d’un insecte admirable mais fragilisé. C’est une occasion de développer une attitude de considération, d’attention et de curiosité face à une autre manière d’être vivant incarnée par les abeilles mellifères, attitude dont les enjeux et les bénéfices dépassent de très loin l’apiculture.