Pierre Manent- La théologie politique et ses légendes : Carl Schmitt et Erik Peterson

[@mohamed.annawi.742]

Merci ,c'est vraiment très intéressant..////.

[@zeghmar]

Critique de ce concept de théologie politique développée par schmitt dans le maitre ouvrage de hans blumenberg "la légitimité des temps modernes "

[@tata570]

Très intéressant, merci.

[@esprit-critique]

Comment peut-on être aussi ennuyeux avec un sujet aussi passionnant! Discursions érudites, pinaillage de textes sans que soient dégagées les grandes articulations, le rapport profond entre LE politique et LE théologique. Et Manent continue de parler de judéo-christianisme [comme on le fait constamment], comme s'il s'agissait d'une seule et même chose alors que le christianisme est la subversion du judaïsme, en ceci qu'en abolissant la torah, le coeur du judaîsme, il abolit du coup sa dimension sectaire et la rigidification du la dynamique d'inclusion/d'exclusion qui en découle (dynamique qu'on retrouve aussi dans l'islam, tout entier dominé par le clivage fidèle/infidèle.

[@karlnotme9932]

Le judaïsme n'est provisoirement aboli non pas en lui-même (Israël est appelé à se convertir à la fin des temps, cf St Paul) mais dans son refus de s'universaliser : c'est le nationalisme pharisaïque que le Christ critique (nous sommes bons et les autres mauvais), mais comme figure commune aux Juifs et aux Païens et non aux seuls juifs, la preuve c'est que Juifs et Romains (donc Israël et les Nations) collaborent pour mettre à mort le Christ. Donc la lecture nationale (au sens politique) est un non-sens car le nationalisme comme idéologie (et non pas la nation évidemment) et condamnée dans les Pharisiens aussi bien dans les Juifs que dans les Nations, à savoir faire d'une réalité spirituelle une réalité terrestre (rejet des pécheurs, des païens etc...). Le Pharisien est une figure spirituelle et non pas matérielle-politique et propre aux Juifs même si une bonne partie du peuple d'Israël a suivi historiquement les pharisiens, mais ce ne sont pas les seuls. L'orgueil national (ou individuel d'ailleurs) existe partout, comme on le voit pour Rome dans les Evangiles. Enfin, le projet initial (si vous lisez les Ecritures depuis le départ) n'était pas l'abolition du Judaïsme mais son universalisation ("le Salut vient des Juifs") : "Genèse 22 …17je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis. 18Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix " L'Eglise catholique n'est donc pas du tout pour Dieu l'abolition d'Israel mais sa continuation par d'autres moyens si j'ose dire (toute la première Eglise est juive, et Jésus vient en premier annoncer l'Evangile aux Juifs, il le répète plusieurs fois), en conséquence du refus d'une bonne partie du peuple Juifs de rester fidèle à son élection. Et on le montre encore clairement ici (au sujet du judéo-christianisme) : Matthieu 5 17Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. 18Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé.…". Si donc on fait une petite conclusion, on voit que la particularité de la Nation Juive n'est pas un mal mais une médiation vers l'universel (qui devait s'opérer par tous les Juifs et ne s'est opéré que par une partie des Juifs), ce qui est un mal c'est le rétrécissement de l'universel au particulier par l'orgueil sous toutes ses formes, qu'il soit Juif ou non. Faire de cette réalité (Caritas VS Orgueil; Cité de Dieu VS Cité de la Terre etc...) une opposition loi/amour n'est pas une lecture juste car le Christ est très clair sur le fait qu'il vient graver la Loi dans les cœurs par l'amour et non pas l'abolir, même matériellement (les 10 commandements restent totalement valides spirituellement mais aussi matériellement). La Loi n'est plus dépendante de la lettre certes ("la lettre tue mais l'esprit vivifie") mais elle reste valide (cf matthieu 5 au dessus), la différence étant que nous en connaissons la raison dans l'amour et donc que nous l'accomplissons librement et non plus par crainte et aveuglément. Jésus vient même durcir la Loi de l'Ancien Testament sur certains points (contre la répudiation des femmes par exemple, ou sur le fait que l'adultère est commis dans le coeur même par un regard) même s'il dépasse les prescriptions contingentes qui ne sont valides que pour l'époque des anciens hébreux : il conserve la Loi Naturelle exprimée par les 10 commandements et la rend plus intransigeante en remplaçant les centaines de petits règlements juridiques par la Loi plus exigeante encore de l'amour divin. Quant à la lecture politique (méchants Juifs contre bons européens en gros) ce qui précède suffit à montrer que c'est une lecture à "mon" avis absurde. D'ailleurs pour finir quand Jésus condamne les Pharisiens pour leur opposer les prostituées et les publicains il faut quand même ne pas seulement voir les "prostituées" revenir sur le fait que les "publicains" étaient en gros les macronistes de l'époque (ils opprimaient le peuple par l'impôt pour enrichir l'Empire qui occupaient le territoire et s'enrichissaient au passage pour jouir de la belle vie), preuve que les catégories de Jésus ne sont pas matérielles (il faut exprès de prendre le pauvre petit peuple -"prostituées" - et si on modernise un peu le banquier mondialiste - "publicains") mais spirituels. Je ne parle pas pour vous en particulier (je ne vous connais pas) mais ce que les antisionistes politiques des dernières en France montrent c'est tout simplement qu'ils ont eux-mêmes une lecture totalement pharisaïque du Christ (orgueil national = bon ; universel = pas bon). Je carricature à peine mais en gros c'est quand même ça le fond : les antisionistes fonctionnent que les mêmes catégories que celles qu'ils dénoncent chez leurs ennemis sionistes.

[@esprit-critique]

@@karlnotme9932 Il est rare que mes commentaires soient suivis de réflexions aussi bien structurées, riches d'aperçus qui témoignent d'une belle culture. Je vous ai donc lu avec attention (du moins celle que me permettent mes activités). Pour rendre justice à votre commentaire, il faudrait procéder à une analyse serrée mais qui risque d'être encore plus longue! J'hésite donc à m'engager dans une telle entreprise même si le sujet me passionne...mais je n'en écarte pas la possibilité. À bientôt peut-être.

[@karlnotme9932]

@@esprit-critique Oui n'hésitez pas, je ne promets pas de répondre dans la journée qui suit mais je suis toujours disposé à débattre ;) Si vous me répondez dans un temps long n'oubliez pas effectivement de surligner mon nom en début de message comme vous l'avez fait pour que je sois averti..! Merci de votre message respectueux malgré des divergences. Bonne journée à vous et désolé pour les fautes (je ne m'étais pas relu).

[@samiyvestorbey935]

« …restituer les lignes de force d’un argumentaire contradictoire » !? Tout ça à la place de « critiquer » ?! De plus se contenter de lire sa copie comme un robot?…Pauvresse.