Quand l’histoire alimente la réflexion sur l’éducation.

« L’histoire est une discipline bien étrange ! » Elle nous entretient du passé, mais, en même temps, elle parle toujours aussi de nous au présent (Gadamer, 1996/1958; 1996/1960). Science humaine éminemment herméneutique, l’histoire possède une longue tradition de réflexion à la fois méthodologique et épistémologique. L’histoire est classiquement reconnue comme une science du passé; cependant, notre contribution vise à mettre en lumière de quelle façon et sous quelles conditions la science historique peut contribuer à rendre les problématiques éducatives actuelles plus intelligibles. Pour ce faire, nous mettrons en évidence certaines de ces problématiques au Québec et les éclairerons au moyen de la pensée historique. Nous ferons alors ressortir que plusieurs des défis auxquels nous faisons face en éducation trouvent, mutatis mutandis, leurs origines dans le passé. Ainsi, ces enjeux renvoient à des idées ainsi qu’à des manières de faire dont les racines se situent au 19e siècle, voire à des périodes antérieures, et ne peuvent se comprendre pleinement qu’en les resituant dans leur contexte historique. Bref, sans prétention, nous plaidons aussi pour un recours plus important à la perspective historique pour comprendre certains problèmes qui sont les nôtres en éducation comme, par exemple : la pénurie d’enseignants; la faible reconnaissance de la profession; les programmes scolaires, à la fois objets et fruits de débats entre des groupes d’intérêts, ainsi que les enjeux liés aux inégalités sociales dans le domaine de l’éducation.