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!! PETITE INTERVIEW RENO LEMAIRE !!
Question 1 :
Dreamland est un condensé de bonnes idées et le monde des rêves semble être le terrain de jeu idéal pour que tu puisses exprimer ta créativité. Cette alchimie, je la trouve assez unique. Est-ce que tu avais conscience de tout ça lorsque tu t’es mis à imaginer ton manga ?
Reno Lemaire : Oui et non. Je ne réfléchis pas sur l’alchimie, la créativité, la cohérence, etc… Je suis un instinctif qui n’est guidé que par son plaisir et ses envies. Donc quand j’ai commencé à créer l’univers autour de Terrence, j’ai en effet senti que je tenais pour cette série un terrain de jeu encore plus libre que les précédents. Car à la base de tout, il y a toujours un personnage, je ne crée jamais mes univers avant. Et donc pour Dreamland, avant, c'est Terrence.
Question 2 :
Tu sembles avoir extrêmement bien planifié ton histoire. Ça se ressent d’ailleurs énormément à la lecture des 21 tomes du manga. Cependant, y’a beaucoup de personnages qui ont été introduits et j’ai cru comprendre que tous n'étaient pas prévus à l'origine, notamment Hikari que tu es allé piocher dans ton premier manga pour les besoins du tome 10. Même sur ce personnage “improvisé”, tu as tenu à lui offrir une histoire et un destin. En parallèle à ça, tu as plusieurs fois évoqué ta volonté de ne jamais trahir la personnalité de tes personnages. J’en viens donc à ma question, avec toutes ces nouveautés qui s’accumulent, n’as-tu jamais eu peur de perdre le contrôle de ton univers ?
Reno Lemaire : Dreamland n’est que l’aboutissement, le petit frère d’une longue, longue fratrie d'autres BD, manga, série que je réalise depuis que j’ai 14 ans. Toutes, ont un dénominateur commun, énormément de personnages, que je laisse vagabonder au fil des pages. Puisqu’avant Dreamland je ne connaissais aucun terme technique, je ne faisais pas de storyboard, j'improvisais case par case, sur plus de 2000 planches. Forcément ça aide à former une sorte d’impro ultra maîtrisée. La Hikari Team sont des héros, non pas de mon premier manga, mais de la série la plus longue que j’ai créée depuis Dreamland, 5 tomes de 200 pages de mes 17 à 20 ans. Je n’ai pas peur de perdre le contrôle de mon univers car je ne suis qu’auteur de BD. Pas un mec qui invente un monde, un lore pour un jeu vidéo ou autre truc qui se doit d’être sans faille et cohérent de bout en bout car il faudrait anticiper toutes les réactions des joueurs. Non je suis auteur de BD, je suis un humain avec un seul cerveau qui essaie de raconter une histoire à d’autres humains. Ma promesse est qu’il passe un bon moment le temps de la lecture d’un tome, pas de leur présenter l’étendue de mon imaginaire et mon intelligence, j’ai déjà perdu sinon. ^^
Un seul cerveau face à plus de 100 000 autres, ils trouveront des failles, des incohérences, des trucs sans réponses. Ce n’est pas ce qui m'intéresse d'être incollable sur tout. La base, le plus important, d’une bonne BD, c’est qu’il n’y ait rien qui ait nui au récit et à l’histoire que je vous raconte. Donc Terrence, son histoire et sa fin sont calées et de ce fait je n’ai aucune peur, son odyssée passionnera les lecteurs.
Question 3 :
Dans le manga, tu développes deux univers en simultané. On a d’un côté l’hyperactivité de Dreamland et de l’autre la douceur de moment à Montpellier. Pour le lecteur je pense que c’est super important d’avoir amené ce concept là. Ça permet de souffler entre deux nuits très agitées et l’un comme l’autre sont super agréable à suivre. Mais du coup je me demandais si c’était pas un peu pareil pour toi, les moments hors Dreamland te soulagent-ils quelquefois ? ( Notamment quand on finit certains tomes comme le tome 10 )
Reno Lemaire : Encore une fois rien n’est réfléchi, tout vient quand ça doit venir. Un monde n’est pas plus dur ou plus soulageant qu’un autre. Je fais selon l’histoire, sans trop me prendre la tête sur le dosage.
Question 4 :
Y’a certaines phobies assez populaires que tu n’as pas encore développées dans ton manga, je pense surtout à la claustrophobie. Je sais que tu élabores les pouvoirs des voyageurs sur plusieurs critères mais t’arrive-t-il d’écarter certains pouvoirs car ils pourraient être trop puissants ou pas suffisamment pertinents à mettre en scène ?
Reno Lemaire : J’élabore les pouvoirs par rapport aux traumatismes. Il faut qu’ils soient plausibles et donc souvent réels. De ce fait, pour que le lecteur s’attache aux personnages, je dois chercher, écouter, etc… Donc pas de puissances ou autres. C’est selon la cohérence du passé que je pourrais donner au perso.
Question 5 :
Dans la première réédition du tome 1, lorsqu’on t’avait demandé quels étaient tes personnages préférés, tu avais répondu que cela dépendait de tes humeurs. L’univers s’est pas mal développé depuis et le fan que je suis m’interdit de passer à côté de cette question, as-tu désormais des noms à nous donner ? aha
Reno Lemaire : Terrence et Êve sur les pages du manga. Savane et Terrence en dédicace.