Sophie Kuijken, Galerie Nathalie Obadia, Brussels, 2022

(FR) La Galerie Nathalie Obadia est très heureuse de présenter, dans sa galerie de Bruxelles, la sixième exposition personnelle de l’artiste belge Sophie Kuijken.
Restée secrète pendant près de 20 ans et sortie de l’ombre pour la première fois en 2011 au Musée Dhondt-Dhaenens à Deurle (Gand), l’œuvre de Sophie Kuijken constitue un apport d’une grande singularité à l’art du portrait. Si l’artiste n’avait pas rencontré Joost Declercq (ancien directeur du Musée Dhondt-Dhaenens) nous ne les aurions peut-être jamais vus : ces personnages à l’étrangeté captivante qui nous apparaissent étonnamment familiers. Cette retraite au cœur de son atelier à peindre à l’abri des regards lui a permis de façonner une œuvre puissante qui, non seulement trouble le regardeur mais aussi le touche, et ce jusque dans sa chair.
L’exposition présente les dernières peintures de l’artiste, témoignant de son goût irrévocable pour l’art du portrait. De prime abord, l’œil décèle de classiques personnages peints à la manière des grands primitifs flamands. Sophie Kuijken travaille ses corps et ses fonds par une accumulation successive de fines couches de peinture acrylique, d’huile et de glacis qu’elle superpose jusqu’à obtenir une surface lisse et profonde. L’histoire de l’art semble traverser les toiles de l’exposition par le biais de certains détails et attributs. Les nombreux coups de pinceau à la fois précis et légers se posent délicatement sur leur panneau de bois et génèrent des déformations morphologiques volontaires. Sur quelques tableaux, les silhouettes s’étirent et les chairs aux tons crus évoquent le maniérisme de la Renaissance. Le fond neutre de ses portraits, leur cadrage serré et le puissant clair-obscur qui modèle ses figures peuvent également faire écho à l’art du Caravage.
-
(ENG)
Galerie Nathalie Obadia is very pleased to present the sixth solo exhibition of the Belgian artist Sophie Kuijken in its Brussels gallery.
Sophie Kuijken's work, which remained undiscovered for almost 20 years, was brought out of the shadows for the first time in 2011 at the Museum Dhondt-Dhaenens in Deurle (Ghent- BE). As a whole, it constitutes a highly singular contribution to the art of portraiture. If the artist had not met Joost Declercq (the former director of the Museum Dhondt-Dhaenens), we would probably never have seen her works with their captivatingly strange figures that appear surprisingly familiar. This retreat to the inner world of her studio, painting out of sight, has enabled her to create a powerful body of work that not only confuses but also touches the viewer, right down to the core.
The exhibition presents the artist's latest paintings, which manifest her irrevocable taste for the art of portraiture. At first glance, the viewer recognises classical figures painted in the manner of the great Flemish Primitives. Sophie Kuijken builds up her bodies and backgrounds through successive thin layers of acrylic paint, oil and glaze, which she superimposes until she achieves a smooth and deep surface. The history of art seems to permeate the paintings in the exhibition through some of the details and attributes in them. The many brushstrokes, both precise and light, are delicately applied to the wooden panel and create deliberate morphological deformations. In some paintings, the silhouettes are stretched out and the raw flesh tones evoke the mannerisms of the Renaissance. The neutral background of her portraits, their tight framing and the powerful chiaroscuro that shapes her figures also recall the art of Caravaggio.