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Que se passe-t-il dans les avions ? Ces derniers jours, un Boeing 747 a dû effectuer un atterrissage d'urgence à Bangkok après avoir traversé de fortes turbulences. Pris dans un trou d'air pendant son trajet de Londres à Singapour, il a fait une chute vertigineuse de 2.000 mètres en moins de cinq minutes. Rattrapé de justesse par le pilote, ce vol a cependant fait plusieurs dizaines de blessés et un mort, victime d'une crise cardiaque. En à peine un an, c'est déjà la quatrième fois que des turbulences provoquent des blessures sévères chez des passagers.
Un scénario cauchemardesque qui vient s’ajouter à une série d’incidents techniques frappant ces derniers mois les appareils du constructeur aéronautique américain. Il y eu en mars la porte d'un Boeing 737 MAX d'Alaska Airlines au départ de Portland qui s’est arrachée en plein vol alors que l'avion se trouvait à 4 800 mètres d'altitude. En mai, c’est un Boeing 787-900 d’Air France-KLM qui a dû atterrir en urgence sur un aéroport canadien suite à une odeur de brûlé détectée à bord. Un avion affrété par Air Canada a lui dû rebrousser chemin au bout de trois heures de vol en raison d’un problème de pressurisation. Mais les images les plus spectaculaires viennent d’Istanbul, en Turquie, où un avion-cargo a été obligé d’atterrir sans roue avant ou encore de Dakar, au Sénégal où un Boeing 737 a fait une violente sortie de piste lors de son décollage.
Depuis plusieurs mois, Boeing n’en finit plus de faire parler et les interrogations abondent. Le 17 avril dernier, quatre lanceurs d’alerte ont témoigné devant le Sénat américain au sujet des graves problèmes de production qui concerneraient les Boeing 737 Max, 787 Dreamliner et 777. Deux d’entre eux sont décédés. Une enquête est en cours pour élucider les circonstances de ces décès.
Pendant que Boeing traverse une crise inédite, Airbus affiche une réussite insolente. Le constructeur européen annonce avoir réalisé une "année mémorable" aussi bien en termes de commandes que de livraisons. En 2023, 2 094 avions ont été inscrits sur son carnet de commandes, un record, et 735 avions commerciaux ont été livrés à 87 clients. "Nous avions initialement prévu que l'aviation se redresserait entre 2023 et 2025, mais ce que nous avons vu en 2023, c'est que, parallèlement au marché des monocouloirs, celui des gros-porteurs est revenu bien plus tôt que prévu, et avec vigueur", a déclaré Christian Scherer, le nouveau directeur général de l'activité avions commerciaux d'Airbus.
Quelque 4,7 milliards de personnes devraient voyager en 2024, un record historique qui dépasse le niveau pré-pandémique de 4,5 milliards enregistré en 2019, selon les dernières prévisions de l’Association du transport aérien international (IATA). Toutefois, à contre sens de ce mouvement, certains font le choix de ne plus prendre l’avion. Originaire de Suède, le mouvement Flygskam - littéralement, la "honte de prendre l'avion" - gagne du terrain en France. Cette philosophie séduit des voyageurs en quête d'une autre façon de se déplacer et d'un moyen de réduire significativement leur empreinte carbone en ces temps de réchauffement climatique.
Nos experts :
- Gaelle MACKE - Directrice déléguée de la rédaction - Challenges
Gerard FELDZER - Consultant aéronautique et transports, ancien commandant de bord
Pierre VELLAY - Conseiller en stratégie en aéronautique, ex-directeur flotte et avions nouveaux d'Air France KLM
Sylvie MATELLY - directrice de l'Institut Jacques Delors
Christelle QUENARD - Psychologue, centre de traitement de la peur de l'avion
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