Bonjour, Je vous remercie aussi de votre remarque car cela me réjouis de voir des « Béréens » (Ac 17 : 11). Je vous recopie ci-dessous la réponse donnée à une autre personne qui pose la même question : Pour le verbe θεαομαι theaomai, je m’appuie sur le sens du dictionnaire mais aussi et particulièrement sur le sens de compréhension que pouvaient avoir les auditeurs hellénistes de l’époque des épîtres. Aussi je m’appuie sur mes lectures des classiques grecs et voici ce qui en ressort : - Dans la philosophie platonicienne, contempler les formes idéales (θεαομαι theaomai) engendre une frustration en raison de l'écart entre ces idéaux et le monde sensible. - Lorsqu'une personne contemple la réalité de sa propre existence ou de ses actions à la lumière d'une observation soutenue et profonde (θεαομαι theaomai), elle éprouve de la frustration face à ses échecs, ses manques ou ses désirs non réalisés. La contemplation (θεαομαι theaomai) mène à une prise de conscience des limitations personnelles ou des inégalités sociales. - Dans un contexte plus émotionnel, contempler un idéal ou une aspiration (θεαομαι theaomai), suscite un sentiment de frustration car l'individu se rend compte qu'il est éloigné de l'atteindre. - La contemplation (θεαομαι theaomai) philosophique mène à des questions profondes sur le sens de la vie, l'existence ou la nature de l'être, ce qui engendre une forme de frustration existentielle face à l'incertitude ou à l'absence de réponses claires. Bien entendu ces définitions font fi de l’action de l’Esprit de Dieu… Je pense que c’est la raison pour laquelle les traducteurs ont traduit θεαομαι theaomai par « mentir » dans 1 Jn 4 : 12 et 13. Et elles donnent une dimension bien plus profonde à des textes comme 1 Jn 1 : 1 à 4 « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie, - car la vie a été manifestée, et nous l’avons vue et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée, - ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et nous écrivons ces choses, afin que notre joie soit parfaite. » « Nous avons contemplé » au verset 1 est la traduction de θεαομαι theaomai… Ainsi, nous comprenons que le fait d’avoir contemplé (de ses yeux !) Jésus et ses œuvres terrestres amène la frustration car sans la vie de l’Esprit, il y a un manque… La vie de l’Esprit ! - Dans « La République », Platon parle de la caverne où les prisonniers ne voient que des ombres. Lorsqu'un prisonnier sort et contemple la réalité (en utilisant θεάομαι pour décrire cette action), il ressent de la frustration en réalisant la pauvreté de sa compréhension antérieure et l’inaccessibilité à l’idéal qu'il vient de découvrir. (Platon, « La République », Livre VII.) - Dans le « Banquet », l'idée de l'amour (Eros) est examinée (θεάομαι) comme une forme de désir qui pousse l'âme à chercher la beauté et la vérité. Cette quête crée un sentiment de frustration, car l'individu réalise combien les beautés terrestres sont éloignées des idéaux éternels. - Dans « Éthique à Nicomaque », Aristote discute de la contemplation (sophia) comme la forme la plus élevée de bonheur. Cependant, il reconnaît que la contemplation θεάομαι amène à la compréhension des imperfections humaines et des injustices, suscitant ainsi une forme de frustration vis-à-vis de la condition humaine. (Aristote, « Éthique à Nicomaque », Livre X) - Plotin, dans ses « Ennéades », présente la contemplation du divin (θεάομαι) comme une élévation spirituelle, mais il évoque également la difficulté que cela représente pour l'âme humaine, qui ressent une frustration face à son éloignement de l'Un et la difficulté d'atteindre cet état de perfection. (Plotin, « Ennéades », Ennéade VI, 9) - Dans les tragédies d'Euripide, les personnages contemplent (θεάομαι) souvent leurs désirs et leurs situations, ce qui engendre des frustrations. Par exemple, Hippolyte, en contemplant les conséquences de ses actions et de ses désirs, ressent une profonde frustration face à son destin. (Euripide, « Hippolyte ») Merci encore pour votre remarque très pertinente et constructrice. Salutations,

@@theonoptie8585 Dieu vous bénisse

​@@theonoptie8585 Merci beaucoup bien-aimé frère Eddy. Je m'apprêtais à poser la même question et je me suis dit laisse moi vérifier les réactions. Merci beaucoup pour ces riches explications ! Sois richement béni !!!

Bonjour, Je vous remercie de votre remarque car cela me réjouis de voir des « Béréens » (Ac 17 : 11). Pour le verbe θεαομαι theaomai, je m’appuie sur le sens du dictionnaire mais aussi et particulièrement sur le sens de compréhension que pouvaient avoir les auditeurs hellénistes de l’époque des épîtres. Aussi je m’appuie sur mes lectures des classiques grecs et voici ce qui en ressort : - Dans la philosophie platonicienne, contempler les formes idéales (θεαομαι theaomai) engendre une frustration en raison de l'écart entre ces idéaux et le monde sensible. - Lorsqu'une personne contemple la réalité de sa propre existence ou de ses actions à la lumière d'une observation soutenue et profonde (θεαομαι theaomai), elle éprouve de la frustration face à ses échecs, ses manques ou ses désirs non réalisés. La contemplation (θεαομαι theaomai) mène à une prise de conscience des limitations personnelles ou des inégalités sociales. - Dans un contexte plus émotionnel, contempler un idéal ou une aspiration (θεαομαι theaomai), suscite un sentiment de frustration car l'individu se rend compte qu'il est éloigné de l'atteindre. - La contemplation (θεαομαι theaomai) philosophique mène à des questions profondes sur le sens de la vie, l'existence ou la nature de l'être, ce qui engendre une forme de frustration existentielle face à l'incertitude ou à l'absence de réponses claires. Bien entendu ces définitions font fi de l’action de l’Esprit de Dieu… Je pense que c’est la raison pour laquelle les traducteurs ont traduit θεαομαι theaomai par « mentir » dans 1 Jn 4 : 12 et 13. Et elles donnent une dimension bien plus profonde à des textes comme 1 Jn 1 : 1 à 4 « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie, - car la vie a été manifestée, et nous l’avons vue et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée, - ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et nous écrivons ces choses, afin que notre joie soit parfaite. » « Nous avons contemplé » au verset 1 est la traduction de θεαομαι theaomai… Ainsi, nous comprenons que le fait d’avoir contemplé (de ses yeux !) Jésus et ses œuvres terrestres amène la frustration car sans la vie de l’Esprit, il y a un manque… La vie de l’Esprit ! - Dans « La République », Platon parle de la caverne où les prisonniers ne voient que des ombres. Lorsqu'un prisonnier sort et contemple la réalité (en utilisant θεάομαι pour décrire cette action), il ressent de la frustration en réalisant la pauvreté de sa compréhension antérieure et l’inaccessibilité à l’idéal qu'il vient de découvrir. (Platon, « La République », Livre VII.) - Dans le « Banquet », l'idée de l'amour (Eros) est examinée (θεάομαι) comme une forme de désir qui pousse l'âme à chercher la beauté et la vérité. Cette quête crée un sentiment de frustration, car l'individu réalise combien les beautés terrestres sont éloignées des idéaux éternels. - Dans « Éthique à Nicomaque », Aristote discute de la contemplation (sophia) comme la forme la plus élevée de bonheur. Cependant, il reconnaît que la contemplation θεάομαι amène à la compréhension des imperfections humaines et des injustices, suscitant ainsi une forme de frustration vis-à-vis de la condition humaine. (Aristote, « Éthique à Nicomaque », Livre X) - Plotin, dans ses « Ennéades », présente la contemplation du divin (θεάομαι) comme une élévation spirituelle, mais il évoque également la difficulté que cela représente pour l'âme humaine, qui ressent une frustration face à son éloignement de l'Un et la difficulté d'atteindre cet état de perfection. (Plotin, « Ennéades », Ennéade VI, 9) - Dans les tragédies d'Euripide, les personnages contemplent (θεάομαι) souvent leurs désirs et leurs situations, ce qui engendre des frustrations. Par exemple, Hippolyte, en contemplant les conséquences de ses actions et de ses désirs, ressent une profonde frustration face à son destin. (Euripide, « Hippolyte ») Merci encore pour votre remarque très pertinente et constructrice. Salutations,

@@theonoptie8585 merci beaucoup pour votre retour. Par vos éclaircissements, ce terme et son utilisation me paraît plus accessible. Que notre seigneur et Sauveur JÉSUS CHRIST vous bénisse d’avantage et que toute la gloire lui soit rendu, AMEN!