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#ThérèsedeLisieux est une carmélite, donc une femme vouée à la prière, à la contemplation, à l’attention amoureuse à Dieu. Elle fait ses deux heures d’#oraison quotidienne, qui se déroulent très souvent dans l’aridité. Elle prie partout, surtout au chœur, où elle célèbre l’eucharistie et récite l’office divin avec ses sœurs. Le #carmel, symbole du désert, lui fournit le cadre nécessaire pour écouter la parole de Dieu dans le silence et contempler la face de son Christ. Elle s’abandonne à Dieu sur ce chemin de la prière contemplative qui mène à la joie intérieure, à la conversion évangélique, à la transfiguration de tout l’être. En ces temps de quête spirituelle, où il y a une grande soif de méditation et d’intériorité, Thérèse peut nous guider sur les sentiers de la prière, ce « cœur à cœur qui dure nuit et jour » (PN 17, OC, 667).
Thérèse donne cette belle définition de la prière : « Pour moi la prière, c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le Ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie ; enfin c’est quelque chose de grand, de surnaturel qui me dilate l’âme et m’unit à Jésus » (Ms C, OC, 268).
Thérèse exerce sa fonction sacerdotale de baptisée en priant pour le monde, surtout pour les prêtres et les pécheurs. C’est surtout pour cela qu’elle est entrée au carmel. Missionnaire dans l’âme, elle intercède pour ceux et celles qui lui sont confiés, à la suite du grand intercesseur qu’est le Christ.
Une vie d'oraison
Thérèse touche Jésus d’une oraison de simple regard, et elle reçoit de lui ce qu’il faut pour son âme. Cette oraison d’amour où le regard humain croise le regard divin est une véritable contemplation qui se vit dans la plus grande simplicité et, très souvent, dans la sécheresse. Dieu regarde l’âme qui se sait vue par lui, même si elle ne sent rien. Cette réciprocité du regard dans la foi nue se situe dans la pure ligne de la tradition carmélitaine commencée avec le prophète Élie, renouvelée avec Jean de la Croix, dont Thérèse emprunte une parole comme devise de ses armoiries : « L’Amour ne se paie que par l’Amour » (Ms A, OC, 214).
Ses deux heures d’oraison par jour se déroulent très souvent dans l’aridité, le désert, la nuit, et cela depuis le début de sa vie au carmel. « La sécheresse était mon pain quotidien, privée de toute consolation j’étais cependant la plus heureuse des créatures, puisque tous mes désirs étaient satisfaits » (Ms A, OC, 193). Thérèse n’était pas entrée au carmel pour rejoindre ses sœurs, mais pour Jésus seul. Il l’instruit dans le secret de son cœur : « Ma consolation c’est de n’en pas avoir sur la terre. Sans se montrer, sans faire entendre sa voix, Jésus m’instruit dans le secret » (Ms B, OC, 221).
Elle dort souvent pendant l’oraison du matin, car les heures de sommeil sont trop courtes pour elle. Jésus aussi semble dormir. Elle ne s’en désole pas et ne s’en scandalise pas. Ce qui importe pour elle, c’est la pureté d’intention. Un autre bel exemple d’abandon au Seigneur pour les personnes qui veulent rester fidèles à leur temps d’oraison, malgré la fatigue, la routine, l’ennui, la sécheresse.
Pour Thérèse, la contemplation est l’amour en action, la force première de toute transformation. L’action n’est pas un simple effet de la contemplation, elle est fécondée par celle-ci. Aussi découvre-t-elle que sa vocation, c’est l’amour, et qu’elle est l’amour au cœur de l’Église, travaillant ainsi avec les missionnaires de l’Évangile.
La prière de Thérèse, c’est la liberté dans le renoncement. Il ne s’agit pas de réaliser des prouesses, mais d’enlever ce qui fait obstacle à l’amour de Dieu qui veut tout envahir. Voilà la véritable ascèse.
Je termine en relatant une scène qui a lieu dans la nuit du 2 septembre 1897, soit moins d’un mois avant la mort de Thérèse. Elle est alitée à l’infirmerie du carmel. Sœur Geneviève, sa Céline, se lève la nuit, comme elle le fait souvent, pour voir si sa sœur ne manque de rien. Elle la trouve les mains jointes et les yeux levés au ciel. Elle lui conseille de dormir. Et Thérèse de répondre : « Je ne puis pas, je souffre trop, alors je prie » (DE, OC, 1162). Céline lui demande ce qu’elle dit à Jésus. Elle lui répond : « Je ne lui dis rien, je l’aime » (DE, OC, 1162).
Extrait du livre "Dix attitudes intérieures. La spiritualité de Thérèse de Lisieux". www.jacquesgauthier.com/livre...
Un livre à venir: "Thérèse de Lisieux. L'interview". www.jacquesgauthier.com/thérè...
Voir aussi les articles de mon blogue sur Thérèse, dont celui-ci: www.jacquesgauthier.com/blog/...
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