Merci pour ce live. C'était très intéressant🙂. Il se trouve qu' Au Bonheur des dames est mon livre préféré de Zola. Je l'ai déjà relu à plusieurs reprises. En effet, les personnages ont un niveau de développement assez faible mais ça n'a pas déranger ma lecture du tout parce que toute mon attention était tourné vers ce que je considère comme le personnage central de l'histoire, le grand magasin (et puis je suis rarement intéressé par les personnages en eux-mêmes chez Zola). Les descriptions avaient une dimension rythmique, je veux dire que le magasin semblait presque émettre sa propre mélodie. L'idée de ce lieu foisonnant de vie, qui croît et se transforme en permanence était presque envoutant à suivre sur le papier. Il y a une certaine volupté dans ces descriptions. Comme un texte qui en décrivant bien un plat pourrait nous donner faim. Je trouve que Zola a trouvé un merveilleux moyen d'illustrer le changement énorme qu'à vécu la société au travers de la "naissance" de ce type de commerce, le tout en gardant de la légèreté. Je pense que Denise est une bonne protagoniste, dans cette histoire précisément, dans le sens où tout est très binaire au niveau des autres personnages. Denise est un peu l'agent neutre, qui s'adapte de façon efficace à l'environnement sans se laisser emporté. D'une certaine façon, elle ancre Octave qui au final est aussi volatile que les femmes qu'il attire dans son magasin. Il y a une dimension presque biologique dans le rapport petits commerçants, grand magasin, clan de nobles,... On dirait que l'on observe l'arrivée d'un nouveau prédateur dans un écosystème et que celui-ci dévore doucement certaines espèces, tout en s'alliant à d'autres (en étant une sorte de parasite). Connaître les personnes derrières les petits commerces amènent une dimension émotionnelle, humaine. Mais le rapport de force, le mouvement en lui-même semble être dénuer de moralité. Ce n'est même pas forcément une évolution "logique", c'est juste un changement organique. Tout ce roman est très corporel. En ce qui concerne l'image des femmes qui deviennent folles face aux grands magasin, cela m'a semblé "normal" qu'elles soient les premières victimes de cette machine de consommation. Puisque elles sont celles qui gèrent la consommation du foyer dans sa globalité. Après j'imagine que je devrais vous préciser que ma première expérience de ce texte date du lycée. J'ai aussi lu plusieurs romans de Zola mais pas tous. Je ne sais pas à quel point, ni dans quel sens cela peut transformer ma perception, mais bon 🙂 PS: Désolé pour le pavé, les réflexions me venaient au fur et à mesure du live 😅
@brigittehyvernaud63574 ай бұрын
Merci pour votre commentaire
@laurencehenne2540 Жыл бұрын
Merci a vous deux. Ce moment de litterature fut un regal.
@hilairesalo2336 Жыл бұрын
Ouah, sa fait plaisir de vous voir ensemble ! 👌👍
@Antastesialit Жыл бұрын
Comme toujours un plaisir de faire ce live avec toi !
@veroniquecarrier3803 Жыл бұрын
Merci poir cette vidéo.A titre personnel l 'assomoir et germinal m'ont assommé et du coup je confirme que je n'en lirai pas d 'autres .Par contre j ai lu le rêve il ya longtps et celui-ci j avais beaucoup aimé.
@alealea_thecuriousfox Жыл бұрын
Quel plaisir de rattraper ce live! J'ai apprécié la partie "urbanisme" du Bonheur sur comment le capitalisme a refaçonné des quartiers de Paris, j'ai trouvé cette partie la passionnante. Et j'ai trouvé intéressant le contraste entre la profusion des marchandises et des misères des petits (difficultés de logements, de nourritures, d'habillements, les vols, les viols, les chantages, les médisances, les chantages, les conditions de travail) même si les personnages étaient effectivement trop fades
@ellede1338 Жыл бұрын
Merci beaucoup pour ce live ! Je n'ai pas non plus été très emballée par Au bonheur des dames, mais il m'a quand même fait cogiter. Je dirais que l'amour (si on peut parler d'amour) d'Octave pour Denise manque de crédibilité, sauf si on le considère comme une des facettes de son désir d'étendre sa suprématie. En relisant ce roman, il m'a semblé que Zola voulait symboliser à travers Denise l'ascension irrésistible du capitalisme, qui dévore tout sur sur passage et le fait de manière particulièrement perverse, puisque la dévoration prend la forme d'une illusion de "bonheur" (bonheur de l'achat ou bonheur amoureux). Une fois que tous les commerces aux alentours ont été engloutis par le grand magasin, la seule résistance, la seule digue symbolique qui reste et qu'il faut faire céder, c'est Denise. J'ai trouvé assez intéressante la fascination que Denise éprouve face au développement des grands magasins, et je pense que cette fascination est en quelque sorte le double de son attirance pour Octave : elle est à la fois passive et complice, elle lutte un peu mais finit par céder parce qu'elle y trouve un intérêt (elle cède en retournant travailler dans le magasin, tout comme elle cède en acceptant d'épouser Octave). Elle est à l'image de la société de son époque finalement : ambivalente et portée par le vent (voire intéressée : elle a compris le fonctionnement de ce nouveau commerce et ça lui plaît). La première fois que j'avais lu le roman (au lycée), j'avais été contente de la fin en happy-end amoureux... Là j'ai été beaucoup plus mal à l'aise, et je pense que c'était l'intention de Zola de déguiser en dénouement heureux une fin qui est en réalité assez grinçante (surtout quand on sait la lucidité avec laquelle il a observé le développement du capitalisme).
@eleonorebonhomme8335 Жыл бұрын
Bonjour ! Super live 😍 À quand Germinal ? 😊
@ludd7929 Жыл бұрын
Hello. Très intéressant. J'ai personnellement été très marqué par "La joie de vivre", mon Zola préféré jusque là avec "L'assommoir". J'ai personnellement beaucoup moins apprécié les deux suivants, Germinal et L'œuvre....
@nabolita5547 Жыл бұрын
Oh étonnant pour Germinal! Si tu participes au live, je serais très curieuse de savoir ce que tu as moins apprécié ?
@ludd7929 Жыл бұрын
@@nabolita5547 je crois tout simplement avoir été plus touché par le destin de Pauline. Le sujet de Germinal est passionnant mais le style de Zola y est très brutal et peu à mon goût. Et me suis plutôt ennuyé à la lecture de l'Oeuvre dont j'attendais beaucoup...je m'étonne du peu d'intérêt général pour la joie de vivre 🤔