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Dans le Nouveau testament surtout, les histoires racontées ont très souvent une barque comme
décor. Sûrement parce que nombreuses sont les histoires situées au bord d’un lac. Il y a les barques
mises à l’eau, amarrées, il y a les barques en train de voguer, et les barques échouées sur la plage qui
attendent le moment venu pour transporter hommes, femmes et enfants de l’autre bord, ou pour
aller pêcher avec les artisans du coin. Certaines sont neuves et la peinture fraîche brille au soleil,
d’autres attendent un peu de moyens financiers pour être poncées, rabotées, recollées, repeintes.
Elles ont des rames, un mat, des voiles dans le soleil du printemps, aux soirs d’été, à la force des bras
et du vent les embarcations emmèneront ceux qui le souhaitent sur les flots.
Je serai du voyage.
On regardera le ciel, on regardera la rive, on sera bien.
C’était un temps de pauvreté, où seuls ceux qui vivaient du lac et de la mer avaient la possibilité,
souvent en commun d’avoir un bateau. Et le plus pauvre des pauvres, il a sa barque, petite, mais
nécessaire.
Il y a des jours et des jours qu’il travaille, jusque tard dans la nuit. S’arrêter avec celui-ci, parler avec
celui-là, s’occuper de cet autre, prendre en charge celui qui approche, ne laissant personne s’éloigner
sans qu’il ait reçu quelque chose de vrai, de bon, de vivant.
Il y a ceux qui hésitent et qu’il faut encourager, ceux qui se précipitent et qu’il faut accueillir, ceux qui
se taisent et qu’il faut mettre en confiance et ceux qui crient et qu’il faut apaiser. Et ces regards aussi,
ceux qui sont pleins de joie, d’amitié, et ceux qui sont lourds de soucis, de peines, de souffrance.
Il y a ceux qui sont venus et repartis, il y a ceux qui sont en chemin et qui vont arriver.
Il demanda de tenir prête une petite barque.
Il y a toutes ces journées qui vont, parfois jusque tard dans la nuit !
Ecouter, parler à son tour.
Il était bien midi quand nous nous sommes quittés. Manger un petit quelque chose, et puis repartir
pour écouter encore et encore les questions sur le mal et la souffrance, entendre les interrogations
sur le sens de la vie.
En revenant à la maison, j’ai désiré qu’elle soit là, la petite barque.
C’est le moment où l’on se retrouve avec soi-même, où on laisse tomber sa fatigue, où l’on décharge
de son épaule les poids trop lourds, le temps où l’on retrouve le Christ, où on laisse pénétrer en soi,
son souffle, le souffle nouveau, sa vie. C’est l’heure où l’on fait silence. Il n’y a que le clapotis de l’eau
sur la plage, et les vaguelettes qui viennent caresser la barque.
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BARQUES...
Poème spirituel
Ecrit par Jean-Luc Cremer
Réalisation Jean-François Baudet
Co-production
Église Protestante Unie de France Région Ouest
et Protestant de l'Ouest
Moyens techniques EPU de Loire-Atlantique
Fevrier 2024