BWANJEP 1985 - Kuun Gna Konet

Рет қаралды 7,772

Күн бұрын

Dès la fin des années 1970, Jean-Marie Tjibaou, alors maire de Hienghène, encourageait la jeunesse kanak à "faire beaucoup de chansons pour l'indépendance". Des jeunes de la tribu de Bas-Coulna, montent une association pour servir de matrice au futur groupe Bwanjep. Aux premiers enregistrements influencés par le folk, le reggae, la musique tahitienne qui irriguaient alors la vallée de Hienghène, succède le temps des recherches à la source..."Ô mon grand-père,...raconte tous tes souvenirs/donne-moi les secrets du temps", réclamera de sa voix douce Gilbert KKaloonbat Tein, dans le titre "Grand-père" de l'album (Percussions) sorti en 1992.
Le chanteur a participé à l'inventaire des musiques et des chants traditionnels kanak commandé par les politiques avant le festival des arts du pacifique prévu en 1984, mais reporté à cause des événements. En 1986, Kallonbat s'implique également dans le séminaire de Canala qui initie une réflexion autour de la nouvelle musique kanak. Ainsi les musiciens réhabilitent-ils le "Bwanjep" lui même; les bambous pilonnants desquels ils tireront une partie de leur identité sonore; les chuintements, bruits des pieds et autres refrains "aé aé". Dans l'album (Vie) dix des onze morceaux sont introduits par un solo de battoirs au rythme du pilou.
L'observation de leur environnement direct inspire Gilbert, Silvère Tein, et plus tard Robert Hatine et Siméon Tein dans l'écriture. Leurs textes se font d'abord l'écho des tragédies qui endeuillent la vallée dans les années 1980 ("Loulou", à la mémoire de Louis Tjibaou, assassiné en décembre 1984 avec neuf autres membres de la tribu de Tiendanite) et des revendications culturelles de l'époque. La chanson "kanaky mon pays", reprise dans l'album (vie), reprend les paroles de Jean-Marie Tjibaou.
Le groupe, habitué au "système D" propre à une tribu qui a dû jusqu'à récemment se passer d'électricité, se contentait avant les premiers succès d'une batterie de fortune (bricolée avec un fond de barrique, des chambres à air, des enjoliveurs...). Ses membres s'inscrivent toujours dans la vie tribale, régulée par les activités agricoles, la pêche et la chasse. Les membres se sont séparés depuis les années 2000 et Kallonbat Tein, son ancien leader devenu l'un des plus éminents ambassadeurs culturels de la province Nord.