Historienne ou anthropologue ? En tout cas j'aime beaucoup l'analyse de madame Merle , je la préfère à Madame Backès 😊
@RIKP-gp8iq5 ай бұрын
Témoignage d'un ami habitant a 30 Km au Nord de Nouméa au 24 Mai : Voilà donc 10 jours que nous sommes enfermés chez nous, la peur au ventre, l'angoisse qui noue l'estomac, une sensation que je n'avais jamais ressentie à ce point. Nos journées sont rythmées par les repas, les rares moments où l’on se retrouve en famille. Ma femme alterne ses gardes : elle passe 4 jours au centre hospitalier, puis rentre à la maison pour 3 jours. Pendant ce temps, j'ai la garde des enfants... ou peut-être ce sont eux qui me gardent, je ne sais plus trop. Quand elle est là, je passe mes nuits au barrage du quartier. Les barrages... je ne regarde plus les infos depuis qu’ils parlent de milices et de meurtres, trop de mensonges ! Il faut avoir conscience que nous vivons actuellement une situation tendue, où tout peut déraper d’un claquement de doigt, où nous devons nous protéger, nous, nos voisins, notre famille. En 10 jours, pas un policier, pas un gendarme, rien qui représente l’état. Nous sommes livrés à nous-mêmes ici, loin de Nouméa. Les forces de l’ordre ont tellement à faire à Nouméa qu’elles ne sont pas encore arrivées ici. Mais quand les insurgés partent de Nouméa, ils arrivent chez nous, et si nous n’étions pas là avec nos barrages, ils pénétreraient dans nos quartiers pour s’y cacher. Voilà, pour moi, pour nous, ce qui justifie nos barrages. L’entrée du quartier est protégée 24h/24, 7j/7. Personnellement, je prends le quart de nuit (plutôt la demi-nuit). Donc, la nuit (18h - 6h), je suis présent au barrage. Oui, 12 heures de garde... oui, c’est long, mais c’est aussi la période de couvre-feu et donc PERSONNE ne devrait circuler ! Oui, c’est dangereux... oui, nous sommes armés... oui, nous avons peur... Oui, nous sommes conscients que ce n’est pas notre rôle. Mais grâce à cette action, notre quartier, notre vallée reste en paix. Qui est présent à ces barrages ? Nous sommes les Calédoniens ! Il y a des Zoreilles, des Caldoches, des Wallisiens, des Futuniens, des Vanuatais, des Javanais, et j’en passe... Mais ne vous méprenez pas, il y a aussi des Kanaks, des Kanaks indépendantistes, des Kanaks loyalistes, bref, nous sommes les Calédoniens ! Nous réalisons 12 heures de garde car cela correspond à la période de couvre-feu où personne ne doit circuler. Si tu circules, c’est que soit tu as une bonne raison, soit tu es un révolté. Nous devons être une équipe soudée, une équipe forte, avoir une confiance aveugle les uns envers les autres. Oui, cette force, cette confiance est obligatoire, car nous sommes armés. Dans ce contexte anxiogène, c’est inconscient me diriez-vous... Mais nous devons nous protéger avant tout. Le plus important, c’est que nous ne devons pas faire d’erreurs, c’est pourquoi il n’y a que nous, notre équipe, sur cette période. Il faut reconnaître que, pour le moment, il y a peu de problèmes. Mais la situation reste angoissante. Je vous jure que je ne souhaite à personne de vivre ça. La journée ce sont les jeunes qui contrôlent l’entrée du quartier. Il y a énormément de passage. La nuit ce sont les PAPAs comme on dit ici. Alors je vais vous raconter comment ça se passe la nuit car c’est ce que je vis. Dans la nuit noire, tu entends le guetteur crier « voiture »... Les phares surgissent au loin, perçant l'obscurité. Les clics et clacs des culasses s'enclenchent, puis soudain, le silence. La pression monte d'un coup. On passe du rire des conneries qu'on se raconte pour passer le temps à un sérieux glacé que je n'avais jamais connu. Ton estomac se noue. Tu prends ton projecteur et attends. La voiture arrive, vite... trop vite, bien qu'elle nous ait vus. La tension est à son comble. Ton esprit s'emballe, tu te fais un film dans ta tête. La voiture fonce, implacable. Nous sommes trois (non armés pour ne pas faire peur), prêts à la contrôler. On se regarde dans les yeux, pas un mot, on acquiesce de la tête, on est prêts. On jette un œil par-dessus l’épaule, les autres sont en position. La voiture est à 50 mètres, elle ralentit... Autour de moi, des soupirs de soulagement, elle va s'arrêter... Elle s'arrête. On contrôle, on la laisse passer. Ce n'était rien. L'angoisse retombe comme un couperet, les armes se déchargent. La tension se dissipe, et là heureusement, il y en a toujours un pour lâcher une connerie à ce moment-là. On rit !! Nerveusement... La détente est brève, le répit fragile, la fatigue s’accumule, jusqu'à la prochaine voiture... rebelote !! Malgré cela, notre barrage de jour a été forcé deux fois. Sans passer… La journée, les jeunes se défendent avec des pierres… La nuit quand ils nous voient, ils font demi-tour. Ceci n’a pas empêché des intrusions dans la quartier. Quelques voitures volées et structures brulées. Mais rien de bien grave. S’il n’y avait pas de barrage qu’en serait-il ?? Nous vivons au jour le jour. Nous avons suffisamment de nourriture, puis on est à la campagne… nous avons du gibier, une ferme de production agricole, nous sommes bien. Nous sommes les 24/05.. Macron vient de partir, nous ne discutons JAMAIS de politique au barrage.. Nos idées sont parfois à l’opposé les unes des autres !! Elles ne doivent en aucun cas nous diviser dans la situation actuelle. Maintenant nous attendons la suite.
@FredericFolliard6 ай бұрын
Faites le taire ce vieux!
@Stan-sj2dj6 ай бұрын
Qui ? Lequel vieux ? En tout cas c'est une conférence de haut niveau ❤