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#190 ✍️Le départ est imminent. Nous sommes excités, impatients, absorbés par tous nos derniers préparatifs. Nous avons hésité, douté un peu, mais notre décision est prise. Finalement le plus difficile, ce n’est pas de trouver la destination, je dirais plutôt que c’est de ne pas renoncer par crainte, à celle qui nous attire intuitivement. Et pour l’heure, il nous a fallu une certaine dose de détermination pour résister à la confusion qui entoure celle qui nous exhorte, l’ile à vache ! De ce que nous nous sommes documentés, cette petite île de 52 km carré au sud d’Haïti a tout pour plaire. Du moins, c’est ce que nous rapportent les dernières informations datant de 2018, sur le net. Pourtant, aujourd’hui, dès que l’on ose évoquer une éventuelle escale en terre Haïtienne, l’opinion générale est plus que déroutante. En cause, et à juste titre pour notre sécurité, les attaques ayant eu lieu, il y a plusieurs années, au large d’Hispaniola et l’insécurité grandissante de la grande terre. Sommes-nous inconscients, imprudents, ou juste animés par l’intime conviction que nous ne risquons rien, comme tous ces endroits où l’on nous avait dit de ne pas aller ! Tous ces lieux, où, si nous avions écouté les suspicions publiques, nous n’aurions jamais abordé, juste par appréhension collective. Il y a, en cela, de la bienveillance, et on ne peut que comprendre l’inquiétude qui pousse à nous inciter à la prudence. Pourtant, bien souvent, les peurs viennent de l’inconnue, de l’inexploré, et c’est souvent là, que les expériences sont les plus belles.
14 février 2023, 7 heures vingt-cinq, les amarres de Black Lion ont retrouvé leur place dans les coffres avant. La route est tracée, le vent va enfin nous pousser vers de nouvelles aventures !
Nous quittons les Antilles pour de bon ! Elles nous ont retenues, presque ligotées pendant plusieurs mois, avec les bons moments et les moins agréables. Et là, je me sens bien, soulagée, bercée. La houle est légère, le vent doux. Jonath est à poste, réglé à la perfection et mon capitaine savoure. Nous pouvons souffler et nous laisser porter.
Cette navigation est spéciale, elle est connectée ! Connectée à Starlink. Cet outil va révolutionner le milieu de la plaisance. Outre le fait de nous relier au monde en pleine mer, il va apporter une sécurité incroyable. Pour l’instant, nous sommes en test avec le modèle d’antenne prévu pour les véhicules mobiles à terre. Une expérimentation intéressante puisqu’à priori cette version n’était pas censée fonctionner dans l’espace maritime. Et pour le moment, l’essai est plus que satisfaisant ! Certes, notre avancement de ces 24 heures n’est pas extraordinaire, 98 milles au point : 18º2'248 Nord ; 64º43'536 Ouest, mais nous pouvons encore donner des nouvelles sur les réseaux, WhatsApp fonctionne super bien et même les téléchargements Netflix sont ultras rapides. Je m’attends bien à avoir les commentaires des radicaux écolos ou des puristes de la navigation, car évidement cela ne plaira pas à tout le monde, mais le monde change et nous nous adaptons.
La journée s’étire, mon capitaine, prudent, prépare la nuit. Les instruments sont en veille. Le vent s’est un peu levé, 16-17 nœuds. Blacky oscille comme un papillon, entre 4 et 6, plein por-tant, cap 260º. Son balancement de la poupe à la proue nous en-gourdirait presque.