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K ou le paradoxe de l'arpenteur
d'après Kafka
du 27 au 31 mars 2024
Peut-on trouver du courage, sinon de l’espoir, dans l’œuvre de Kafka ? À rebours de l’image convenue de l’homme en souffrance, victime impuissante d’un monde qui le rejette, l’adaptation dynamique de Régis Hebette ouvre la voie à des interprétations et donc des usages bien plus positifs, car nettement plus offensifs. "K ou le paradoxe de l’arpenteur" se saisit en des termes neufs du "Château", célèbre récit inachevé de 1922 où l’on peut voir, à l’instar du "Procès", un individu confronté à une autorité (en apparence inatteignable) qui le dépouille brutalement de l’ensemble de ses droits. Venu en étranger pour répondre à une promesse d’embauche dans un village de montagne, K se voit refuser son emploi et se lance dès lors dans une quête éperdue de justice qu’il croit être détenue par Klamm, le plus haut fonctionnaire du lieu. Mais a-t-il bien saisi la nature du pouvoir qu’il cherche à infléchir ? Peut-il se contenter de plaider sa cause en oubliant le reste du monde ? Rien n’est moins sûr… À ses côtés, une autre voie s’ouvre, mineure et quasi invisible comme toujours chez Kafka. C’est le pari de la mise en scène que de la faire scintiller, quand la mécanique menaçante encerclant peu à peu K déraille devant celle qui refuse de se plier au diktat du "Château" : Amalia, ou le personnage oublié du "Château". Peut-être…
Joséphine la cantatrice ou le peuple des souris
d'après Kafka
vendredi 29 mars 2024
Écrit quelques semaines avant sa mort, la nouvelle "Joséphine la cantatrice ou le peuple des souris" est l’ultime texte de Franz Kafka. Une souris y relate l’histoire de l’artiste Joséphine et de sa relation avec le peuple des souris auquel elle appartient. Joséphine est cantatrice mais son chant ne se distingue apparemment en rien du sifflement ordinaire de ses congénères.
D’où vient alors l’enthousiasme du peuple - qui par ailleurs dans son ensemble n’apprécie pas la musique - pour le chant sans qualité de Joséphine ? Comment comprendre qu’il se rassemble dans un silence respectueux pour écouter ce que lui-même produit à longueur de journées et peut-être mieux qu’elle ?
C’est à une énigmatique et savoureuse interrogation sur la place de l’artiste et sur sa relation au peuple que nous invite Kafka à travers ce récit qui revêt - forcément - une dimension testamentaire.