Emmanuel Lévinas - La responsabilité pour autrui

En 1980, le célèbre philosophe français Emmauel Lévinas, réputé hermétique, accorde une série d'entretiens à Philippe Nemo, pour l'émission Les Chemins de la connaissance. L'objectif est de simplifier - sans vulgariser - sa pensée, et ce afin de la rendre accessible au plus grand nombre. Dans un de ces entretiens, Lévinas discute de "Totalité et infini", un de ses plus grands ouvrages, où il est question de totalitarisme et de liberté. "Qu'est ce que le secret dont parle Levinas ? Interroge et résume au cours de l'interview Philippe Nemo. C'est le fait que ma vie n'est jamais intégrable dans une totalité objective. Ma vie n'est jamais identique pour moi, et dans la réalité telle que je la connais, à ce qu'en dira celui qui survivra après ma mort et en écrira, éventuellement, mon histoire. Il ne saisira, en effet, qu'un aspect de ma vie et aura sur elle une perspective éminement fausse. Dès lors une socialité respectueuse de la vérité de la vie humaine doit être toujours une socialité pluraliste. De là, la condamnation du ou des totalitarismes en tant que doctrines qui considèrent la société totalement ou globalement d'un point de vue, si l'on veut panoramique, et tel que de ce point de vue la vie des individus ne recèle plus de secrets, ou ne recèle plus que des secrets secondaires. Mais la conséquence est aussi, et c'est plus subtile, la condamnation de toute doctrine sociale basée sur un point de vue scientifique globalisant, même si cette doctrine n'est nullement totalitaire au sens ordinaire du terme, c'est-à-dire fondée sur la violence ou la toute puissance de l'état, c'est ainsi qu'est condamnable même un certain libéralisme ; c'est-à-dire celui qui ne défendrait la liberté que parce que la liberté serait plus efficace scientifiquement dans une société, notamment au plan économique, que la contrainte. Un tel libéralisme, en effet, ferait dépendre la liberté d'un principe objectif, d'un principe de savoir, et non pas du secret essentiel des vies, et la liberté ne serait alors que toute relative." "Autrui me regarde, et dans le sens où j'en suis responsable sans prendre de responsabilité, sa responsabilité m'incombe. C'est une responsabilité qui va au delà de ce que je fais", dit Emmanuel Lévinas dans ce second entretien avec Philippe Némo, où ils abordent ensemble les idées que le philosophe a développé dans son essai , Autrement qu'être ou au delà de l'essence : Lévinas fait ici de la morale une règle absolue, qui définit l'existence et la relation à autrui ; qu'il appelle la responsabilité-pour-autrui. Aux yeux du philosophe, l'expérience d'autrui se traduit par le visage, non pas au sens propre, mais comme l'expressif de l'autre, qui renvoie à sa responsabilité. La subjectivité est investie d'une responsabilité totale.
"Il y un sentiment double devant le visage", explique le philosophe Jean-Michel Salanskis. "Autrui est en détresse, sa responsabilité m'incombe ; autrui est un maitre d'enseignement, sa parole est à écouter. Je suis dans ce double sentiment et c'est ce double sentiment qui est l'accès à autrui. Dans la vision Levinasienne on ne comprend rien à l'un et à l'autre si on ne le prend pas au niveau sentimental". FRANCE CULTURE

[@Michel-Fiorelli]

À travers cette haute idée de la responsabilité, je lis une autre grande idée de la pensée juive: chaque être humain est un univers entier. Magnifique! Puisse Lévinas inspirer les dirigeants d'Israël actuels et futurs!

[@patriciag6160]

Un grand Monsieur. Un grand esprit. Inégalable. Incompréhensible dans l éducation et les mentalités actuelles. Au siècle de l individualisme (et disons-le en terme simple de l égoïsme) cette manière de raisonner ne sera pas admise. Car l altruisme ouvre l esprit, autant que l égoïsme et le matérialisme le ferment. Tout le contraire de l assistanat.

[@philosophiepourlepresent1698]

pourquoi dénigrer ce siècle? ça n'a jamais été l'esprit de Levinas, que de faire cela. Et je dis, en tant que jeune homme encore (de 29 ans) et enseignant - qu'au contraire, on sent que s'annonce des générations pour qui l'altruisme veut dire, sérieusement, quelque chose. J'en témoigne - et je me porte garant pour les jeunes gens que j'ai eu l'honneur de connaître en tant qu'enseignant, et en tant que frère

[@shalvaullmann7392]

extraordinaire cette video

[@AlainBaiguerra-fh7ho]

La condition humaine demande une vigilance et la présence du visage devant soi implique une conscience d amour ou le respect simple de l autre dans sa difference.La responsabilité est pour l essentiel d eviter la violence en rapport à une responsabilité des actions qui par essence sont la possibilité des conflits.Le verbe est amour, amitié ou violence. Levinas délimite le risque toujours totalitaire de la domination possible par le politique et son verbe.Cette responsabilité est fondamentale dans la condition humaine après les tragédies du 20 ème siècle.

[@HH-nr9zh]

Marlboro aime Lévinass :D

[@renayud6659]

Pour être honnête je viens voir par rapport à l'imitation de Marc Antoine Le Bret de Yann Moix ,et chaque fois il le fait citer Levinas. J'aimais la philo au lycée(j'étais en L).Mais à ce niveau c'est parfois trop pour moi. Même si c'est super intéressant

[@n.reparties4977]

Excellent lol

[@n.reparties4977]

Tkt grand fou

[@nathaliefoulquier5456]

Je trouve qu il est absurde et immoral que l on soit responsable des persécutions que l on subit

[@zarathoustra2000]

Et c’est pourtant bien ce qui vous a poussé à écrire ce message, et qui me pousse à y répondre

[@zarathoustra2000]

@Grimoire c’est parce que tu te sens responsable de la pensée qui t’as traversée l’esprit en lisant mon commentaire (que tu subis donc), que tu te décides de la défendre en envoyant un message. Tu t’es sentis responsable de ton étonnement ; c’est à une plus petites échelles mais les façons de faire la psyché ne changent pas en fonction des hommes. Et c’est assez simple quand on comprend ce que le syndrome Stockholm signifie. C’est une caricature parce qu’en vérité on fait ce qu’on peut, à chaque moment, pour reprendre le contrôle sur ce qu’on subit afin d’en devenir l’acteur. De la vient la responsabilité, celle précisément d’être contraint à ne pas vouloir subir ce que nous devons faire (c’est pas un acte conscient tu comprends bien). Et puisque pour l’esprit, une réalité matérielle - les conditions de ce que tu subis physiquement -, et une réalité psychique ne fait aucune différence ; et puisqu’on ne vit qu’en notre esprit (sauf si quelqu’un peut penser le contraire), nous nous retrouvons nécessairement responsable de nos persécutions. J’y arrive par un autre chemin que Levinas, ce qui démontre que ce n’est pas si absurde que ça

[@zarathoustra2000]

@Grimoire dans HtH Nietzsche explique, toujours en merveille, qu’on s’occupe de nos pensées comme de personne physique. On les proclames pour leur trouver une légitimité ou on les tait pour leur éviter une agression (je simplifie). Tu n’es pas responsable de la pensée en soi, mais de la façon dont tu la traites (ne pas la traiter serait de la méditation ou un rêve). Quand Levinas explique qu’on est responsable de la responsabilité de l’Autre, il n’utilise pas la même nature de la responsabilité. L’une est celle de l’Autre, c’est à dire le fait qu’il prenne en charge ses idées - ce qui pourrait se traduire pas « le comportement de l’Autre » (dans ce sens, avoir un comportement est une responsabilité) - ; l’autre responsabilité, c’est la nôtre. La nôtre, c’est la prise de conscience que l’Autre ait un comportement, répréhensibles ou pas (dans le cas de la persécution, oui). Cette prise de conscience nécessitera, comme n’importe quelle idée, une façon de traitement également. Cette responsabilité est particulière en ce qu’elle ait une source directe : l’Autre. Pour donner un exemple claire, qui n’est pas gêné quand Brice de Nice se prend la planche dans la gueule à la fin et que tout le monde comprend qu’il ne sait pas surfer ? A part des apathiques personnes Je ne suis pas trop à propos des penseurs du 20eme.. il décrive des états de pensée comme des analystes sauf qu’ils y mettent leur crise existentielle dedans (ça vaut surtout pour Sartre), c’est le mauvais mélange entre philosophie et science, la psychanalyse a au moins l’humilité d’une médecine qui prend en compte irrationnel. Ici ce n’est plus de la philo mais des façons de voir sur des fondement narcissique. Faudrait retourner effectivement à un art de vie comme le stoïcisme proposait, ici on s’enfonce avec des personnes comme Levinas. C’est pas pour autant faux, c’est juste inutile

[@philosophiepourlepresent1698]

@@zarathoustra2000 la psychanalyse n'est pas une médecine

[@zarathoustra2000]

@@philosophiepourlepresent1698 non mais ce sont bien majoritairement des médecins qui au 20eme l’ont pratiqué 🤷🏼‍♂️

[@backsoul140]

Levinas me laisse totalement indifférent ooohhh ce ciecle du élèves Briant il ne sera jamais un ciecle de philosophie c'est plutôt un ciecle dintelegence et jamais un ciecle de sagesse au terme le plus subjuctife du mot sagesse oohh c'est demie philosophes c'est philosophe loin quard me laisse plus exaspérée q jamais

[@nzqrtx3680]

B!ack Soul vite, des cours d orthographe !!!!!!

[@yiannis61]

épique!

[@MENGZHI69]

Peut-être suis-je débile mais je ne comprends rien à ce que vous écrivez😮

[@hanskakkenibe2685]

La philosophie contemporaine, c'est vraiment l'imposture de la pensée...Si l'objectif des entretiens est de rendre sa...pensée accessible au grand nombre, c'est raté...